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 « Le problème le plus important de toute la pensée humaine : Saisir l'être humain en tant qu'individualité libre, fondée en elle-même »
Vérité et Science, Rudolf Steiner

   

Citation
  • "Si l'on veut comprendre un peu cette vie entre la mort et une nouvelle naissance, il faut toujours prendre plusieurs points de vue. De toute façon, notre intention n'est pas de restreindre à un seul aspect, mais de faire valoir de nombreux points de vue, afin qu'une large compréhension de tous ces processus puisse peu à peu se répandre."
    Berlin, 7 mars 1916 - GA167

    Rudolf Steiner
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(Temps de lecture: 22 - 44 minutes)

Bernd Brackmann
Publié dans Die Drei 6/2023
Traduction : Daniel Kmiecik
Source : Les traductions de Daniel Kmiecik − www.triarticulation.fr/AtelierTrad

 

Perte de réalité et tendances totalitaires

Les événements de la crise coronaïque[i] ont scindé la société dans une ampleur encore inconnue jusqu’à aujourd’hui. Des positions critiques aussi bien que la prise de mesures de prophylaxie et la peur de nombreuses personnes devant l’infection, voilà qui étaient en principe compréhensibles. Rétrospectivement, ce qu’il y a à repenser c’est, d’une part, une radicalité — qui est allée jusqu’aux restrictions imposées même à la Loi fondamentale[1] [ii] — et l’absence d’évidence de maintes mesures adoptées[2] — d’autre part, le fait qu’elles furent défendues par beaucoup de citoyens et de médias jusqu’à développer une hostilité ouverte et déclarée aux contemporains critiques à l’égard de ces mesures.

Cela rappelle l’histoire antérieure à la crise ukrainienne et interroge de manière critique sur la politique de l’Occident qui connaît à présent la même chose. Pourtant beaucoup de gens, de médias et d’hommes politiques ont trouvé bonnes les interventions militaires au Kosovo, en Libye ou en Syrie, parce que des minorités (soi-disant) y combattaient une répression étatique. Cela étant, les habitants russophones de la région du Donbass étaient dans la même situation depuis les accords de Minsk de 2015 et espéraient l’aide de la Russie. Beaucoup de ce pays-ci [L’Allemagne, ndt] ne le savaient pas jusqu’à aujourd’hui ou bien avaient classé cela comme n’étant pas important. Mais comment interpréter le fait de ne pas savoir ou de ne pas prendre connaissance de cause, et le fait d'appliquer deux poids et deux mesures, qui est aussi un signe d'absence de réflexion sur les contradictions de la pensée ? Et pourquoi donc la « corona » conduisit-elle à une perte générale de confiance dans la politique[3] et non pas à une estimation réaliste des dangers et dommages qu’elle entraînait ? D'où provient la disposition à accepter des interprétations à peine croyables de phénomènes frappants, des pronostics irréalistes pour l'avenir ou des mesures manifestement contraires au bon sens ? — Trois exemples concrets :

  • Comment des personnes ont-elles pu tomber soudainement mortes, dans la rue à Wuhan, prétendument sous l'effet du virus Corona, alors qu'aucun agent pathogène n'a d'effet mortel immédiat lors d'une infection ou même à la fin de la période d'incubation ?
  • Comment pouvait-on accepter des conclusions finales sans aucune contradiction ? Ne fallait-il pas s'attendre à un immense stress psychologique pour les élèves et leur famille, qui l'emporterait sur les prétendus avantages [d’un confinement, ndt] ?
  • Beaucoup croyaient que des livraisons d’armes aideraient l’Ukraine à gagner en raccourcissant le temps de cette guerre. Alors que pourtant, la Russie, tout au long de son histoire, a très souvent réussi à se défendre avec succès [au prix d’énormes sacrifices humains, ndt]. Les armes livrées jusqu'à présent n'ont guère eu de succès et le nombre de morts ne cesse d'augmenter.

Un manque général de disposition à vérifier le contenu de réalité des informations, et le sens des instructions : « Le grand danger, aux temps modernes, ne provient pas de la vertu d’attraction des idéologies racistes et nationalistes mais de la perte de réalité. Si la résistance manque faute de réalité, tout devient possible en principe. »[4] Aujourd’hui aussi semble se présenter une telle adaptation irréfléchie. Comment en est-on arrivé là ? — Les facteurs suivants peuvent y jouer un rôle :

  • Une atmosphère de pression économique sur les âmes, existe déjà depuis longtemps, sous des conditions de travail précaires, le protocole Hartz IV, l’exigence de flexibilité et de mobilité et une optimisation constante de la profession, perte des salaires réels et augmentation de l'âge de la retraite, avec de faibles perspectives de retraite. Tout cela conduit à la peur du déclassement et de l'avenir en favorisant l'accommodation.
  • La manipulation et la création d'atmosphère déterminée de mises en garde génératrices de peur, contre des dangers supposés ou réels. Un compte-rendu d’expertise négative sur la Russie est à observer depuis 2007. Auparavant déjà, depuis la fin de la guerre froide, certains dirigeants ou groupes ont été présentés à tour de rôle comme des personnifications du mal : Oussama Ben Laden, les talibans, l'État islamique, Saddam Hussein, Muammar al-Kadhafi, Bachar el-Assad, le programme nucléaire iranien, l'armement nucléaire de la Corée du Nord, etc. S’il s’agissait, lors de la Guerre froide, outre de l’épouvante atomique en premier lieu, d’une concurrence des systèmes économiques, alors maintenant on est descendus à un niveau émotionnel archaïque, avec des figures d’ennemis recouvertes de menaces concrètes se rapprochant, tels les cas de morts par infections hospitalières conséquentes au manque d’hygiène. Ainsi vivons-nous au milieu de constantes mises en garde et de faux manques de soins.
  • Une conscience critique n’a désormais plus guère de valeur. Au plus tard depuis le 11 septembre 2001, de nombreux observateurs n'acceptent plus aucune interprétation de fond des événements mondiaux et craignent, dans le cas contraire, de se retrouver du côté des théoriciens du complot et des « radoteurs-comploteurs qui tournent en rond » {Schwurbler} ou de quitter le terrain de la prétendue rationalité et de l'humanité. On ne veut plus être taxés de préjugés, de manque de solidarité ou même d’être « de droite ».
  • Des tendances de l’époque déterminent le discours sous forme de slogans tels que mondialisation, numérisation, migration, électro-mobilité et autres et opèrent souvent comme autant d’impératifs exigeant automatiquement une attitude consentante.
  • Une prétendue science pénètre tous les domaines de la vie ; des journalistes « scientifiques » médiatisent un « demi »-savoir prioritairement dans les sciences naturelles, avec lequel on est censés se sentir à la hauteur du monde moderne. On éprouve alors souvent un mépris de l'ésotérisme ou de la spiritualité et de la médecine alternative.
  • La virtualisation de nombreux domaines de la vie fait pâlir la réalité habituelle ; toujours des images multicolores dans tous les médias, des informations expresses et des échanges rapides dans les talk-shows, qui remplacent l'élaboration calme des connaissances longuement et durement acquises, et ont un effet perturbateur sur la conscience. De nombreux médias se sont réajustés sur les lignes gouvernementales, quelques journalistes se font même rémunérer par la politique. On est en même temps durablement plongés dans des atmosphères entretenues de menaces souterraines par des informations négatives. Peste porcine, grippe aviaire, SARS et Ébola, avaient tellement focalisé l’ambiance dans les années précédentes que la corona représenta finalement le danger absolu et ultime qui pouvait être ressenti.

Dans les années 2020 à 2023, ces partialités s’aggravèrent : au printemps 2020, l'attitude prudente des médias et de la politique, face aux événements viraux a rapidement viré en une « profonde restructuration idéologique »[5], comme si toute réflexion devait être coupée du terrain. Même si le vaccin-mRNA s’est avéré peu couronné de succès en 2022, on n’en retrouve aucun discours tempéré sur ce sujet.

Sur la guerre en Ukraine aussi, c’est à peine si des informations critiques disposent d’un fond sérieux ; un engagement en vue de négociations entre l’Ukraine et la Russie se voit même carrément stigmatisé comme cynique et irresponsable[iii]. Tout cela semble être particulièrement démoniaque. Pour des anthroposophes, il est concevable de percevoir alors derrière ces évolutions aussi les influences d’adversaires suprasensibles qui — pour la plupart invisibles au plus grand nombre des gens — oppressent et réduisent la vie de l’âme et aliènent les êtres humains de leurs propres et profondes impulsions.[6]

 

Opinions ou faits concrets ?

Cette tendance est caractérisée par une focalisation sur une tranche de réalité, très fine, toujours changeante, une question qui va de soi mais dont on ne tient pas compte[iv] ; une déviation des contextes importants ou des nécessités urgentes et une récusation des affirmations alternatives ; là-dessus vient s’y glisser une inclination vers un tempo plus élevé et une grossièreté intempestive. Sur le plan émotionnel, on en vient à l’irritation et l’insécurité, à une sensation de se voir dessaisi de soi, ce qui en appelle au besoin de sécurité, par exemple par un penser en catégories, celles-ci s’excluant mutuellement (ami — ennemi ; sain — malsain). La perte rampante de confiance dans le politique[7] mène tout juste à rester souverain — eu égard aux dangers sur-caractérisés (corona) ou aux situations que l’on ne peut guère embrasser du regard (la guerre en Ukraine) et pour ne pas tomber dans la docilité. Et c'est ainsi que s'est produit un évidement de la faculté de peser le pour et le contre et de rapporter son opinion aux faits réels.

Une analyse analogue fut faite par Hannah Arendt pareillement en 1950 : « L’aspect qui est bien le plus saillant et aussi le plus effrayant de la fuite allemande face à la réalité repose cependant dans l’attitude de fréquenter des faits concrets comme s’il s’agissait de simples opinions. Par exemple, à la question posée de savoir qui a commencé la guerre — un thème qui n’est en aucun cas controversé — on répond par une multiplicité étonnante d’opinions. […] Pourtant la métamorphose des faits en opinions n’est pas uniquement limitée aux faits de guerre, dans tous les domaines il y a une sorte de Gentlement’s agreement — sous le subterfuge que chacun a le droit d’avoir sa propre opinion — en conséquence de quoi, chacun possède le droit de ne pas avoir de connaissance — or, là-derrière se dissimule l’acceptation silencieuse de ne jamais en venir réellement aux faits concrets. Ceci est, de fait, un problème sérieux, pas uniquement parce que des discussions à ce propos deviennent si désespérantes […], mais avant tout parce que l’Allemand moyen croit totalement sérieusement que cette émulation générale, ce relativisme nihiliste vis-à-vis des faits concrets, serait l’essence de la démocratie. Effectivement, il s’agit naturellement d’un héritage que le régime nazi a laissé derrière lui. Les mensonges d’une propagande totale se distinguent des mensonges ordinaires, auxquels ont recours des régimes non-totalitaires, en temps de détresse surtout, par la valeur constante des faits concrets qu’ils renient : tous les faits peuvent être changés et tous les mensonges peuvent être rendus vrais[v]. Les nazis ont marqué la conscience des Allemands avant tout du fait qu’ils ont arrimé solidement à cela la réalité, non plus comme une somme globale de faits, plus rudes et inéluctables à percevoir, mais au contraire, comme un conglomérat d’événements et de paroles constamment changeantes, à l’occasion de quoi ce qui peut être vrai aujourd’hui est déjà faux demain. […] On n’a pas à faire ici aux endoctrinements, mais plutôt à l’incapacité et à la répugnance à faire la distinction entre des faits concrets et des opinions. »[8]

La déclaration d’Arendt est entièrement transposable à notre époque : Le manque de connaissances et les émotions exacerbées, jettent une ombre sur des circonstances réelles. On fait confiance à l’opinion publique gouvernée et on est aveugle aux manipulations. Ce relativisme « nihiliste » à partir d’une dominance d’opinion, d’ignorance et de bonne foi facilitent, à l’instar d’un courant de fond constant, l’efficacité des facteurs listés plus haut.

Comment parvenir à une liberté à l’encontre de ces influences ? Il y faudrait nécessairement un sens de « palpation » éveillée et interrogatrice des phénomènes de société, une mise en exploitation ouverte, soutenue par une attitude dépourvue de préjugés des arrière-plans et des contextes, et par surcroît, une réflexion profonde sur la possibilité toujours existante d’un penser autonome, qui résiste à la manipulation. On ne peut nonobstant pas éviter bien des contraintes, car on n’aime guère vivre en confrontation et c'est ainsi que de nombreuses personnes s'abandonnent trop aisément aux tendances de l'époque.

 

Du refus de nos politiciens

Peut-être qu'un retour de la politique à l'orientation vers des faits et à une action réfléchie, aurait un effet exemplaire — mais il s'avère malheureusement que la gesticulation « des événements et des discours en constant changement est devenue un système » : Alors qu'Olaf Scholz, en tant que ministre des Finances, au printemps 2020, avait assuré qu'il n'y aurait pas de remboursement aux aides publiques accordées aux PME, aux petites entreprises et aux indépendants victimes de la pandémie, il y a désormais des demandes de sa part de remboursements en masse.[9] Alors qu'il y a peu de temps encore, la « compétitivité mondiale » économique était le pivot de la pensée et du commerce politiques, personne ne semble se soucier du fait que l'Allemagne soit entrée en récession économique, notamment en raison des sanctions contre la Russie.[10] À l’encontre de son slogan choisi « RESPEKT FÜR DICH {RESPECT POUR TOI} [en Allemagne le politique « tutoie » son citoyen, ndt] », le gouvernement fédéral prévoit des restrictions financières dans les domaines sociaux, de l’éducation-formation et l’infrastructure — mais le budget de la défense nationale sera relevé.[11] Et à plusieurs reprises, la réticence initiale à soutenir l'Ukraine par des livraisons d'armes a été rapidement oubliée.[12]

Pour la deuxième fois après avoir assumé la responsabilité gouvernementale, les Verts se sont engagés à recourir ou à étendre les opérations militaires, contrairement à leur position anti-militaire initiale. Promesses électorales rompues et exigences bien fondées oubliées.[13] De nombreux Verts proéminents sont, ou ont été, intégrés dans des réseaux élitistes et n'agissent plus guère dans l'intérêt de tous les citoyens ou même du Parlement.[14]

De plus, ils associent les changements écologiques à de douteuses tendances : le ministre de l'Économie, Robert Habeck, préconise l'installation de compteurs intelligents dans chaque foyer, mais dans quel but ? « À l'origine, il ne s'agissait pas « seulement » d'un passage des énergies fossiles aux énergies renouvelables, mais aussi d'une décentralisation et d'une démocratisation de l'approvisionnement en énergie — loin des structures monopolistiques et des grands groupes, vers de petits fournisseurs autonomes. Mais aujourd'hui, il n'en est plus guère question. […] L'introduction de systèmes de mesure intelligents ouvre désormais de nouvelles possibilités d'intégrer l'énergie solaire, jusqu'ici difficile à contrôler, dans des systèmes centralisés »[15]. Ainsi, la politique écologique se rapproche-t-elle dangereusement de la surveillance et de la coercition de tous les citoyens. Une fois de plus nous éprouvons que l’idéalisme parvenu au pouvoir politique, perd sa substance éthique et devient une menace pour la liberté. De plus, certaines intentions des Verts s'avèrent peu élaborées : les coûts des conseillers de la « loi sur l'énergie dans le bâtiment » se sont élevés à 1,8 million d'euros[16], mais le ministère de l'économie ne peut pas donner d'informations sur l'effet CO2 des pompes à chaleur[17] et le prix élevé de l'électricité rend ces pompes à chaleur presque inabordables. De plus, l'Allemagne va importer de l'électricité nucléaire de France l'hiver prochain.[18]

La [ou les] gauche[s] aussi n’offre[ent] guère en grande partie d’option authentique et elle agit à peine autrement que l’ensemble de la société : Elle est sortie en titubant du lockdown [confinement total, ndt] coronaïque pour entrer dans la période de transition proclamée par le gouvernement, après l'invasion russe de l'Ukraine. Là aussi, la devise est la suivante : « Ne pas parler des années Corona ni, peut-être, de nos propres erreurs. »[19] De plus, son angle de vue s'est déplacé de la critique du capitalisme dans la lutte contre la « droite », à la promotion de la migration et aux études de genre, ce qui l'a considérablement rétrécie.[20]

Ainsi devient-il évident que la politique perd de vue la complexité de la réalité de la société et harasse les citoyens par des propositions impudentes. Des espérances déçues qui — comme le dit le journaliste Franz Blenz, font se déplacer dans ces circonstances des partis de la société de plus en plus vers la droite, plutôt que vers la gauche. Cela se produit tout d’abord à partir de protestations et de colères sur les arrogances de la politique du milieu et à partir de la déception au sujet ce qu’on appelle ses « concepts de gauche », qui sont en vérité néo-libéraux, inhumains et réactionnaires. Qui suis-je donc censé élire ? Là-dessus ce sont des électeurs qui ne sont pas du tout de droite qui se posent ce genre de question. »[21]qui sont cependant en quête d’un correctif pour des évolution faussées et des concepts irréalistes. Peu à peu s’effacent donc les limites des catégories politiques de « droite » et de « gauche ».[22] Ainsi se présentent, grossièrement formulées les exigences d’aujourd’hui en liberté et sécurité dans toutes leurs importances, une socialité sans contrainte, une co-détermination démocratique ainsi que le souci du bien commun d’une part et, d’autre part, une immense influence financière et des unions élitistes, une surveillance croissante de tous, une gouvernance de la vie sociétale d’en haut, comme une solidarité idéologiquement imposée. Le désir d’une orientation de la politique sur la réalité de la vie de la plupart des êtres humains se trouve ainsi en opposition la plus violente aux planifications de notre gouvernement.

 

Réformer le système

Derrière ces tendances anti-démocratiques se trouvent l’aspiration au pouvoir et l’angoisse devant la perte de celui-ci. Le pouvoir se manifeste au plus ouvertement chez les despotes, mais aussi dans une démocratie comme la République fédérale qui s’élève sans cesse au-dessus du droit et de la loi, par exemple, l’engrènement de l’exécutif et du judiciaire (comme le montre la nomination du fidèle de Angela Merkel, Stephan Harbarth, à la présidence du Tribunal constitutionnel) ou bien par l’élévation de l’exécutif sur le législatif (comme la Conférence des ministres-présidents [des Länder, ndt] convoquée par Angela Merkel, laquelle convocation n’est pas prévue au plan du droit constitutionnel, pendant l’époque coronaïque). Le philosophe Michaël Andrick constate que « la République fédérale a prouvé, [...] au cours de la crise politique coronaïque, […] sa faculté d’action ponctuellement totalitaire […] et la plupart des serviteurs de l’État ont fait preuve d’un suivisme incontestable dans la transposition de cette faculté. »[23] On ne rencontre nonobstant qu’auprès d’une minorité, ce discernement dans les dangers d’un tel virage. Sous l’effet des impressions de non-droit à l’époque nazie, celle de la RDA et d’autres dictatures [ou des démocratures actuelles ndt], la sensation aujourd’hui de vivre dans un système politique juste et libre est tout juste à ébranler chez beaucoup de gens. On peut donc supposer qu'en plus des facteurs mentionnés ci-dessus, cette tromperie conduit à des opinions éloignées de la réalité sur les événements politiques et à de faux espoirs, par exemple celui d’un changement après une élection.

Est-il encore possible de corriger cette perte de réalité dans la conscience publique avec toutes ses répercussions ? Il y a une tentative pour un changement au moyen d’une consolidation et d’un élargissement de la démocratie « par en-dessous », comme la longue impulsion donnée par Mehr Democracy[24], et par des essais en vue de renforcer l’état de droit, comme le montre l’exemple suivant. Pendant encore les restrictions des droits fondamentaux par les décrets coronaïques, l’avocat Carlos A. Gebauer, publia en 2021 — et donc 72 ans, soit une vie humaine, après la proclamation de la Loi fondamentale allemande (GrundGesetz) — son ouvrage Grundgesetz 2030. L’auteur désigne la gravité de la situation : « Un moment historique qui laisse présumer que très bientôt des questions fondamentales se poseront, qui font sentir un besoin de thématiser un assainissement digne d’être honoré. » Ses propositions de modernisation ne veulent guère révolutionner, mais au contraire « être comprises comme une tentative d’insister sur les principes avisés de l’actuelle structure constitutionnelle existante […] et de la renforcer dans sa vertu d’imposition. »[25] Il propose entre autre des scrutins de démocratie directe, avec proéminence donnée à la votation parlementaire, un scrutin de tous les électeurs lors d’une proclamation d’états d’urgence ou de situations exceptionnelles, qui sont censés durer au-delà de deux mois et de mettre un terme au monopole étatique de la monnaie. Une présentation de ses quelques 117 propositions n’est guère abordable ici, mais il est visible qu’elles sont censées inclure plus fortement le citoyen individuel dans l’événement politique et limiter le pouvoir des représentants du peuple. Dans ces idées est réalisé tendanciellement ce qui tenait tant au cœur de Rudolf Steiner, que les idées — ici, celles d’une constitution démocratique-juridique — ne peuvent guère être sans cesse portées de manière abstraite, mais au contraire, elles doivent devenir pour ainsi dire, « claires-voyantes », c’est-à-dire qu’en tant que structures dotées d’une vertu spirituelle d’action, elles doivent percevoir et pénétrer les données terrestres et dans leur actualisation, tout en laissant ouvertes des possibilités de (re)configuration.

Si l’état de droit et un état parlementaire doivent encore avoir un avenir, les répercussions des mesures coronaïques et l’unilatéralité de la politique visible menée avec la guerre en Ukraine, devraient être remises à plat et, autant que possible, corrigées. Tout gouvernement à venir devrait opérer avec la plus grande attention possible portée à la réalité sociétale et juridique et pour cela, limiter son pouvoir propre, limiter dans le temps ses fonctions, ne pas surveiller ses citoyens, mais les laisser se contrôler eux-mêmes plus fortement, permettre de rapides dessaisissements des fonctions lors de leur mésusage ou de grossières erreurs commises et sécuriser les fondements démocratiques dans son propre appareil partisan. Il est certain qu’il faille encore faire beaucoup à l’intérieur et à l’extérieur du Parlement, par exemple, dans le sens d’un élargissement de ses activités en vue de plus de démocratie, mais étant donné que là aussi, de graves évolutions biaisées n’ont pu être entravées jusqu’à présent — [par exemple, dernièrement, au niveau européen cette fois le lobbying triomphant, et tout récemment l’interdiction entravée pour 10 ans encore de ce cancérogène reconnu scientifiquement qu’est le glyphosate, ndt] — sans oser à peine encore un changement radical du penser aussi fondamental, tel que la Dreigliederung sociale, il ne reste tout d’abord que la stabilisation de l’état de droit et le développement de la démocratie en ouvrant d’autres portes à l’intérieur du système existant. Die Drei 6/2023.

(Traduction Daniel Kmiecik)

Bernd Brackmann, né en 1957, a étudié l'allemand, le latin et l'art. Il a ensuite travaillé comme enseignant et comme infirmier auprès de personnes âgées.

 

Courrier d'un lecteur : Au sujet de Bernd Brackmann : Pourquoi être si conformistes ?

Bernd Brackmann écrit sur les tendances totalitaires et cite les mesures Corona et la politique ukrainienne comme exemples. Concrètement, on peut lire dans le dernier paragraphe de son article : « Si l'État de droit et la démocratie parlementaire doivent encore avoir un avenir, les conséquences des mesures Corona et la partialité de la politique ukrainienne devraient être traitées et, dans la mesure du possible, corrigée ». (p.18) Il me semble douteux de mettre dans le même sac la politique ukrainienne et les mesures anti-Corona. Le sujet de Corona a déjà fait l'objet de plusieurs articles détaillés dans Die Drei, qui offrent un arrière-plan à la prise de position de Brackmann. En revanche, la politique ukrainienne n'a pas fait l'objet d'un tel article de fond dans la revue. Brackmann lui-même avance quelques arguments pour démontrer que la politique ukrainienne est erronée. Ces arguments pourraient toutefois sortir tout droit de la bouche d'un propagandiste russe.

Un exemple : « La Russie s'est souvent défendue avec succès au cours de l'histoire. Les armes livrées jusqu'à présent n'ont guère eu de succès. » (p.13) Il est ainsi sous-entendu que la Russie doit actuellement se défendre contre l'Ukraine. Pourquoi l'agresseur doit-il se défendre contre le défenseur ? C'est pourtant l'Ukraine qui a été envahie et qui se bat pour sa survie. Les armes livrées ont donné à l'armée ukrainienne de nombreuses possibilités de résister à l'invasion russe et de la repousser en partie. Et surtout, grâce à leur aide, il y a de grands succès dans la défense aérienne contre les missiles et les drones russes qui visent les villes de toute l'Ukraine.

Depuis plus de 20 ans, j'ai voyagé en Russie et je suis proche personnellement de personnes, en Russie et en dehors de la Russie. C'est pourquoi je souhaiterais ajouter quelques expériences personnelles pour compléter. Je souhaite ainsi mettre en garde contre une image naïve et romantique de la Russie à qui l'on fait du tort et qui attribue à la politique russe de bonnes intentions en matière de relations internationales équilibrées, lesquelles, bien que revendiquées, n'existent pas en réalité.

Les gens en Russie ont un grand cœur, sont accueillants, font beaucoup pour les enfants, ont une profonde compassion et pardonnent presque tout. En même temps, il est devenu évident ces dernières années que le mensonge, la violence et l'irresponsabilité règnent en Russie. La pensée, l'action et les sentiments de l'élite au pouvoir sont corrompus, et cela se répercute sur la population. Comment cela s'accorde-t-il ? Un pays où règne la loi du plus fort et une autre Russie, une « vraie » Russie, que nous ne devons pas oublier ? La réponse inquiétante que j'ai trouvée : il s'agit des deux côtés d'une même médaille. L'un ne peut pas aller sans l'autre. Dans le grand cœur, il y a aussi de la place pour la violence. L'exercice de la violence et le pardon vont de pair.

Que pensent les gens en Russie même ? En 2022, j'ai par exemple entendu ceci de Russie : « Personne ne connaît la vérité, même pas toi. Même toi, en Allemagne, tu es sous l'influence de la propagande. Notre président en sait beaucoup plus que moi, c'est pourquoi j'ai confiance en lui pour prendre les bonnes décisions. Les autres dirigeants et les autres pays ne sont pas meilleurs. Je suis contre toute guerre, mais je ne peux pas mettre fin à cette guerre. Tout ira bien ». Et aussi ceci : « L'idée de vivre dans un pays coupable d'une guerre absurde est insupportable pour beaucoup de gens, c'est pourquoi ils préfèrent croire qu'il s'agit d'une guerre juste et sensée ».

En Russie, on a le choix entre participer et souffrir, les deux apparaissant souvent sous l'apparence du fatalisme. L'opposition est pratiquement impossible. En Ukraine, il s'agit de se défendre ou de se soumettre. En Allemagne, il s'agit de soutenir la défense ou d'approuver la soumission — peut-être parce qu'« en raison de l'Ukraine, l'Allemagne a également besoin d'un soutien politique ». Les sanctions contre la Russie ont entraîné une récession économique (p.16). Comment est-il possible de sortir de ce dilemme ? Est-il possible de concilier les deux extrêmes en Russie, le grand cœur et la profonde compassion d'une part, la loi du plus fort et la violence brutale d'autre part, ne peuvent-elles être tempérées que parallèlement, vers une voie médiane ? Le grand cœur et la compassion profonde sont-ils donc également « faux » ? S'agit-il de caractéristiques issues d'un aveuglement qui éloigne les gens de la réalité de la vie terrestre, les empêchant de voir clairement ce qui se passe ? J'ai parfois soupçonné que la compassion allait de pair avec le mépris. En Russie, ce qui compte, c'est la grandeur et la force. Celui qui est faible reçoit du mépris - et de la pitié et de la charité.

Après avoir visité la Russie à plusieurs reprises, je me suis rendu en Ukraine chaque année entre 2015 à 2018. J'ai remarqué que beaucoup de choses se ressemblent : Les maisons, les rues, les kiosques... Mais j'ai ensuite remarqué une différence majeure. En Russie, quelques années plus tôt, lors d'un trajet en métro, j'avais soudain remarqué les visages des passagers que je ne connaissais pas et je n'avais pu m'empêcher de penser : « C'est à cela que ressemblent les gens qui vivent sous une dictature », c'est-à-dire qu'ils sont résignés, sans espoir, certains même intelligents, mais mentalement ternes. En Ukraine, de nombreuses personnes avaient une toute autre expression sur le visage, notamment dans les yeux : éveillées, conscientes d'elles-mêmes et de leur environnement, pleines d'espoir et d'envie d'agir. Une pensée m'est venue à l'esprit : « L'Ukraine a pris un tournant décisif, mais en Russie, l'évolution va dans la mauvaise direction ».

Les deux pays sont liés par leur histoire, mais la Russie ne doit pas en tirer de revendications. Actuellement, la Russie apparaît comme un ex-mari offensé qui préférerait voir son ex-épouse, devenue indépendante, plutôt morte qu'indépendante. D'ailleurs, il existe également des liens historiques entre l'Allemagne et la Russie. Cela signifie-t-il que l'Allemagne doit à nouveau être divisée pour que la Russie puisse faire valoir ses droits ? Ou que l'Allemagne doit plutôt appartenir entièrement à la Russie, dans l'intérêt de la paix ? - Pour en revenir au début, une étude des tendances totalitaires semble peu crédible si une dictature totalitaire n'est pas reconnue comme telle.

Jürgen Hertling Die Drei 1/2024.

(Traduction Daniel Kmiecik)

 

Réponse de Bernd Brackmann

Les thèmes de la pandémie Corona et de la guerre en Ukraine sont si vastes que je n'ai pas pu essayer de les traiter de manière exhaustive dans un seul essai. La demande résumée selon laquelle « les conséquences des mesures Corona et la partialité de la politique ukrainienne doivent être traitées et, dans la mesure du possible, corrigées », me semble toujours justifiée. Pourquoi ? La lutte contre le virus a été menée en partie à la manière d'une guerre et avec un vocabulaire guerrier, le danger pour la population a été massivement exagéré ; il en a été et il en est de même pour la politique ukrainienne. En février 2022, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock avait l'intention de « ruiner » la Russie avec les sanctions de l'UE[26] ; en mai 2022, elle a mis en garde contre la « lassitude de la guerre » dans les pays occidentaux, et en janvier 2023, elle a déclaré textuellement : « We are fighting a war against Russia ».[27] Pour l'Allemagne, il y a toutefois extrêmement peu de risques d'être attaqué par la Russie. Mais autant la politique de la Corona que celle de l'Ukraine ont gravement nui à notre pays, voir par exemple les dommages causés au développement des enfants et des jeunes et les charges croissantes sur l'économie ainsi que le renchérissement général. Dans les deux cas, la politique a manié et manie encore l'émotion maximale et la réflexion minimale.

Pour ce qui est de l'absence d'informations de fond sur la politique ukrainienne, selon M. Hertling, je renvoie à mon article Triumphalismus ohnegleichen paru dans la revue Die Drei 3/2022 [Traduit en français : DDBB322.pdf, ndt] (il y a eu sur ce thème d'autres contributions très intéressantes à lire, de différentes natures, la plus critique envers la Russie étant celle de Joachim von Königslöw). Je ne veux en aucun cas sous-entendre qu'un agresseur doit se défendre contre un défenseur. Les républiques du Donbass ont toutefois demandé l'aide militaire de la Russie après une guerre de huit ans menée par l'armée ukrainienne contre leurs efforts de séparation, et la Russie doit désormais se défendre contre les armes des fournisseurs occidentaux pour lesquels l'Ukraine mène une guerre par procuration. Les livraisons d'armes ont partiellement perturbé l'avancée de la Russie, mais l'Ukraine est désormais au bord de l'effondrement militaire et financier. Qu'a-t-on donc réellement obtenu — à part un nombre infini de soldats tués ?

Je ne commente pas les propos de Hertling sur les habitants de la Russie et la politique intérieure russe, car je m'occupe de politique étrangère, mais j'ose douter que les habitants de l'Ukraine vivent tous « avec espoir et envie d'agir ». Environ dix millions de personnes ont quitté le pays depuis le milieu des années 1990, dont beaucoup pour la Russie ; le président occidental Petro Porochenko a été réélu, car la corruption et les abus de pouvoir ont persisté sous sa direction, et Volodymyr Zelensky a entre-temps abandonné presque toutes les valeurs occidentales — la liberté d'expression et de religion, l'état de droit, la protection des minorités nationales et la tolérance de l'opposition politique.[28]

Même si l'on peut, à juste titre, se montrer très critique à l'égard de Vladimir Poutine, il ne faudrait pas prétendre que « les bonnes intentions en matière de relations internationales équilibrées [...] sont effectivement absentes de la politique russe ». Poutine a longtemps entrepris de nombreuses choses pour promouvoir la paix et les échanges économiques et culturels avec l'Occident, en particulier avec l'Allemagne. Récemment encore, il a proposé de livrer du gaz à l'Allemagne par le quatrième tube du gazoduc Nordstream II, qui n'a pas été endommagé. Et n'oublions pas qu'en 1990, la Russie a cédé la RDA à l'Ouest en tant que perdant équitable dans la compétition entre les systèmes et a ouvert la voie à la réunification.

Mon principal souci était de ne pas laisser l'existence de despotismes dans d'autres parties du monde nous induire en erreur sur le fait que des évolutions non démocratiques ont également lieu chez nous et que, pour diverses raisons, beaucoup ne les reconnaissent guère. Une telle étude ne se discrédite pas en ne développant pas à nouveau des aspects connus du totalitarisme ailleurs.

Bernd Brackmann Die Drei 1/2014.

(Traduction Daniel Kmiecik)

 

Notes

[1] Www.sueddeutsche.de/politik/bundesverwaltungsgericht-corona- panedemie-versammlungsverbot-sachsen-1.5953329

[2] Www.cicero.de/innenpolitik/corona-protokolle-expertenrat-drosten- china

[3] https://de.statista.com/statistik/daten/studie/153820/umfrage/allgemeines-vertrauen-in-die-parteien

[4] Ungeborg Nordmann : Erfahrungen in einem Land, das die Realität verloren hat / Expériences dans un pays qui a perdu la réalité, dans ; Hannah Arendt : Besuch in Deutschland, / Visite en Allemagne, Berlin 1993, p.83. Cette citation est souvent attribuée à Arendt elle-même.

[5] Ortwin Rosner : Dynamik des Hasses : Zur Metamorphose der Medien unter dem Corona-Regime / Dynamique de la haine : la métamorphose des médias sous le régime coronaïque, dans Andreas Urban (éditeur) :  / Évolution grave de la maladie. Corona comme symptôme , Vienne 2023, p.154.

[6] Voir les contributions de de Stephan Eisenhut et Thomas Külken dans Die Drei 5/2023.

[7] Www.welt.de/politik/deutschland/article243009749/Deutschland- vertrauen-in-alle-politische-institution-sikt-drastisch.html [La confiance de l’Allemagne dans les/ses institutions politiques s’effondre drastiquement, ndt]

[8] Hannah Arendt : Besucht in Deutschland. Die Nachwirkungen des Naziregimes {Visite en Allemagne. Les séquelles du régime nazi}, dans la même auteure : Zur Zeit. Politische Essays {À l'heure actuelle. Essais politiques} , édité par Marie-Louise Knott, traduit par Eike Geisel, Berlin 1986, pp.47 et suiv.

[9] http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/der-staat-will-sein-geld-zurueck-18977872.html

[10]www.welt.de/wirtschaft/article246563642/lfo-Index-sinkt-das-dritte-Mal-in-Folge-Lage-verduestert-sich.html  [l'indice-lfo-diminue pour la troisième fois consécutive la situation s’assombrit, ndt]

[11] Www.wsws.org/de/articles/2023/07/09/hahaj09.html

[12] Www.nachdenkseiten.de/?p=102414

[13] Par exemple la proscription des armements à l’uranium appauvri. Voir :  Www.nachdenkenseiten.de/?p=101222

[14] Claudia Roth, Cem Özdemir und Katrin Göring-Eckhardt étaient membres du Pont  de l’Atlantique, Omid Nouripur appartient actuellement au Vorstand de celle-ci ; Özdemir et Annalena Baerbock sont des étudiants qui ont achevé leurs études au programme du Young Global Leaders du Forum Économique Mondial ; Reinhard Bütikofer est membre du Vorstand de l’Institut Aspen.

[15] Www.nachdenkseiten.de/?p=98797

[16] https://reitschuster.de/post/heizgesetz-knapp-zwei-millionen- steuergelder-fuer-externe-berater/

[17] https://reitschuster.de/post/experte-zerlegt-habecks-waermepumpen-gau/

[18] Www.bild.de/politik/inland/politik-inland/ampel-raeumt-ein-wir- brauchen-akw-strom-aus-frankreich-84284850.bild.html

[19] Voir : https://www.telepolis.de/features/Corona-und-die-Folgen-Verschwoerung-an-den-Feuertonnen-9164260.html

[20] Voir Sven Brajer : Die (Selbst) Zerstörung der deutschen Linken. Von der Kapitalismuskritik zum Woken Establishment {L’(auto) destruction des  gauches allemandes. De la critique du capitalisme au woke establishment}, Vienne 2023.

[21] Www.nachdenkseiten.de/?p=99033   

[22] Www.tagesspiegel.de/politik/idologien-vermischen-sich-zunehmend- das-sind-die-wichtigsten-erkenntnisse-aus-demverfassungsschutzbericht-10014286.html [la même chose vient de se produire récemment en France ces jours-ci qui rapprochent et rend confuses les droites… ndt]

[23] Www.freitag.de/autoren/michael-andrick/corona-totalitaere-tendenzen-in-deutschland

[24] Voir : https://www.mehr-demokratie.de   [Depuis le début du millénaire, en fait, voir par exemple l’ouvrage de Verhuslt & Nijeboer que j’ai déjà mentionné parce que je le connais bien !  http://www.democracy-international.org/ndt]

[25] Carlos A. Gebauer : Grundgesetz 2030/ Modernisierungvorschläge für eine Erhaltungssanierung {Loi fondamentale 2030. Propositions de modernisation pour une rénovation de conservation}, Reinbeck bei Hamburg 2021, p.10.

[26] https://www.rnd.de/politik/ukraine-krieg-baerbock-ueber-sanktionen-das-wird-russland-ruinieren-RZDYS2DEPRK5OST7ZGGRZ6UN4I.html

[27] https://weltwoche.ch/daily/die-deutsche-aussenministerin-warnt-vor-einer-kriegsmuedigkeit-in-den-westlichen-staaten-auch-in-der-schweiz-sind-immer-mehr-menschen-nicht-mehr-bereit-sich-mit-dem-krieg-in-der-ukraine-zu-befassen/

[28]www.nachdenkseiten.de/?p=107473

 

Notes de la rédaction

[i] Il s’agit bien sûr de la crise du covid 19 qui a débuté en 2020. En Allemagne des auteurs font usage plus volontiers des termes « crise corona » en lieu et place de « crise du covid ».

[ii] L’article est écrit dans le contexte de l’Allemagne.

[iii] L’article est écrit en 2023. Et à l’époque, il s’agissait en effet de la position ultra-dominante, pour ne pas dire ultra-oppressante dans les médias et discours occidentaux : évoquer l’idée de négociation, était considéré comme étant prendre position en faveur de la Russie et en défaveur de l’Ukraine qui était l’agressée.

[iv] Nous ne sommes pas certains de comprendre ce passage formulé de cette façon. Il nous semble qu’il faudrait le comprendre ainsi (c’est notre interprétation) : « Cette tendance est caractérisée par une focalisation sur une tranche de réalité, très fine, toujours changeante. Cette tendance est aussi caractérisée par le fait de ne pas tenir compte d’une question qui va de soi ; par le fait de détourner le regard des contextes importants ou des nécessités urgentes et de récuser des affirmations alternatives. »

[v] De tels actes graves peuvent bien sûr aussi être le fait de personnes isolées, pas seulement de tout un régime politique. À lire par exemple : « Un gourou au cœur de la lutte anti-sectes (1/5) : accusé d'attouchements »

 

 

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