Extrait de "Le seuil du monde spirituel" (récits aphoristiques),
Chapitre I « De la confiance que l'on peut avoir dans le penser et de la nature du psychisme pensant. De la nature de la méditation. »
Rudolf Steiner – GA17
Éditions Triades poche
« (...) Pour la conscience diurne éveillée, le penser est semblable à une île au milieu du flot de la vie psychique se déroulant à travers les impressions, sensations, sentiments, etc. On en a terminé dans une certaine mesure avec une impression ou une sensation lorsqu'on l'a comprise, autrement dit lorsqu'on a saisi une pensée qui l'éclaire. Un certain calme peut s'introduire même dans le tumulte des passions lorsque l'esquif de l'âme s'est frayé un passage jusqu'à l'île du penser.
L’âme éprouve envers le penser une confiance naturelle. Elle sent qu'il lui faudrait perdre toute confiance dans la vie si elle ne pouvait avoir confiance en son activité pensante. La vie psychique cesse d'être saine dès qu'elle commence à douter de cette activité. Si, lorsque nous pensons, quelque chose ne peut pas nous devenir clair, nous devons pouvoir nous consoler à l'idée que la clarté se ferait si nous pouvions penser avec assez de force et d'acuité. On peut accepter tranquillement sa propre insuffisance à éclaircir quelque chose en pensant, mais il est insupportable de se dire que le penser lui-même ne pourrait pas nous satisfaire, même si nous pénétrions dans son domaine de telle manière que toute la lumière nécessaire soit obtenue dans une situation donnée de la vie.
Ce sentiment de l’âme vis-à-vis du penser constitue le fondement de l'humaine aspiration à la connaissance. Certains, à cause de leur nature psychique, pourront l'étouffer ; elle n'en restera pas moins constamment discernable sous forme de sentiment dans les profondeurs obscures de l'âme. Les penseurs qui doutent de la valeur et de la force du penser lui-même s'illusionnent sur leurs fondements psychologiques. Car c'est bien souvent l'acuité de leur penser qui, par une certaine surtension, engendre en eux les doutes et les énigmes. S'ils n'avaient pas vraiment confiance dans le penser, ils ne se tourmenteraient pas de la sorte avec des doutes et des énigmes qui ne résultent en fin de compte que de leur activité pensante.
Quiconque développe en lui un tel sentiment vis-à-vis du penser n'y ressent pas seulement une force émanée du psychisme humain; mais aussi , quelque chose qui, indépendamment de son âme et de lui-même, porte en son sein une réalité universelle. Par son travail intérieur, il doit pénétrer cette réalité universelle s'il veut vivre dans un élément qui appartienne en même temps à lui-même et au monde indépendant de lui.
Il est profondément apaisant de pouvoir se livrer à la vie des pensées. L’âme ressent alors qu'elle peut dans cette vie, se dégager d'elle-même. Elle a besoin de ce sentiment tout autant que du sentiment opposé, celui qui consiste à pouvoir entrer entièrement en soi. La santé de l'âme réside dans cette oscillation nécessaire entre les deux sentiments. La veille et le sommeil ne sont, au fond, que les expressions extrêmes de cette oscillation. Lorsqu'elle est éveillée, l'âme vit en elle-même, elle éprouve sa vie propre; lorsqu'elle dort, elle se perd dans l'expérience totale de l'univers; elle échappe en quelque sorte à elle-même. La pulsation de ce pendule de l'âme se manifeste par divers autres états de la vie intérieure, Lorsqu'elle vit dans les pensées, l'âme échappe à elle-même. Elle est au contraire en elle-même lorsqu'elle éprouve des sensations, des sentiments; des affects.
Vue ainsi, l'activité du penser offre à l'âme la consolation dont elle a besoin face au sentiment d'être abandonnée par le monde». (...)
Rudolf Steiner
Note de la rédaction À NOTER: bien des conférences de Rudolf Steiner qui ont été retranscrites par des auditeurs (certes bienveillants), comportent des erreurs de transcription et des approximations, surtout au début de la première décennie du XXème siècle. Dans quasi tous les cas, les conférences n'ont pas été relues par Rudolf Steiner. Il s'agit dès lors de redoubler de prudence et d'efforts pour saisir avec sagacité les concepts mentionnés dans celles-ci. Les écrits de Rudolf Steiner sont dès lors des documents plus fiables que les retranscriptions de ses conférences. Toutefois, dans les écrits, des problèmes de traduction peuvent aussi se poser allant dans quelques cas, jusqu'à des inversions de sens ! |
Tous les articles de la catégorie Pensées anthroposophiques
- L'école Waldorf ne peut pas être instituée dans le sens d'un idéal. Elle doit faire les compromis les plus divers NOUVEAU
- L'école Waldorf ne tient absolument pas à enseigner l'anthroposophie aux enfants NOUVEAU
- Que passe-t-il quand l'enfant passe l’âge de deux ans et demi environ... jusqu'à cinq ans environ ? NOUVEAU
- Être auprès du petit enfant tel qu'il puisse imiter la chose concernée ? NOUVEAU
- Pourquoi l'école Waldorf se présente-t-elle comme une école libre ? NOUVEAU
- Vrais et faux alchimistes au Moyen Âge
- Dessiner, classer, schématiser l’anthroposophie, ou au contraire rendre la pensée mobile ?
- Le sport, serait-il ACTUELLEMENT une sorte «d’ersatz» ? Si oui, un ersatz de quoi et pourquoi ?
- La question cardinale de la vie économique
- Dans le déchiffrage de la chronique de l'Akasha, une plus grande objectivité et assurance est possible que dans celui de l'histoire extérieure. Pourquoi ?
- On ne remarque souvent pas de nos jours que l'on n'a pas d'autres idées que celles par lesquelles on ne peut accéder qu'à des réalités matérielles
- Une différence fondamentale entre la psychologie d’aujourd’hui et la véritable connaissance de la vie de l’âme
- Les sages grecs avant Platon à la lumière de la sagesse des Mystères
- Les mystères et leur sagesse
- POINTS DE VUE – [On procède strictement selon l'esprit scientifique quand on étudie l'évolution spirituelle de l'homme avec la même disponibilité intérieure que le scientifique applique à l'observation du monde sensible]
- L'individualité humaine libre est-elle possible ou est-elle déterminée par l'espèce, l'ethnie, le peuple, le sexe, le collectif ?
- Une fête de Noël qui n'a plus de sens par méconnaissance de l’Être du Christ...
- Noël peut aussi rappeler la naissance du christianisme lui-même dans l'évolution terrestre
- Ce qui dans l'être humain est éternel dépasse les nations. Quelle est une des causes profondes (ésotérique) de la haine à l’égard d’une autre nation?
- Comment faire des gens de dociles instruments, en introduisant des symboles dans le subconscient ?
- L’établissement de rapports mutuels entre les vivants et les morts
- La mission de la vie terrestre comme point de passage vers l’au-delà
- Les représentants obéissants des sociétés secrètes prétendent que le peuple n'a pas la maturité suffisante pour accéder aux savoirs supra-sensoriels
- Ne peut comprendre l'école Waldorf que celui qui a adopté dans son cœur la science de l'esprit d'orientation anthroposophique
- Le courage de défendre le vrai christianisme et non celui de façade
- La perte de toute vénération face aux énigmes de la vie. Pour quelle raison ?
- Celui qui ne se pose pas la question du sens de la vie refuse l'esprit
- En règle générale, pour parler de l’immortalité, on fait appel au plus subtil des égoïsmes en l'être humain, celui de désirer la vie après la mort
- Idéalisme contre antisémitisme
- L’antisémitisme, une insulte à toutes les conquêtes culturelles de l'époque moderne (Ahasver)
- Un antisémitisme honteux
- Actions de Lucifer et d’Ahriman dans l’être humain. Un concept qui masque l’action d’Ahriman: le «hasard»
- Que se passe-t-il en chaque individu humain lorsqu'il passe par un processus d'initiation et que se passe-t-il pour la terre lors du Mystère du Golgotha ?
- Que requiert la compréhension du Mystère du Golgotha, à l’époque ACTUELLE ?
- L'humanité occidentale actuelle, à la traîne de l'Amérique, sombrera dans la barbarie si elle ne comprend plus le mystère du Golgotha
- On ne peut pas imaginer plus grande tyrannie que celle qui veut refuser l'étude d'un domaine qu'elle n'a elle-même jamais étudié et se refuse à le faire
- Au fond la simple croyance à la réincarnation et au karma ne conduit pas à grand-chose
- Comment l'âme peut-elle surmonter sa détresse présente ?
- Le caractère entièrement public de l’anthroposophie et la nécessaire différenciation entre dilettantes et experts
- Se présenter dans le monde sous le signe de la pleine vérité
- Les deux questions fondamentales à la base de la Philosophie de la Liberté
- Poser clairement le problème de la Liberté : réalité ou illusion ?
- Le penser repose... sur lui-même !
- La théorie de la relativité conduit à faire les premiers pas dans la science de l'esprit... si elle est pensée de manière conséquente
- Un point de vue sur l'évolution spirituelle de l'humanité au cours de la succession des civilisations
- Pourquoi il y a-t-il alternance entre incarnations féminines et incarnations masculines ?
- Spiritualités «d’en bas» versus «d’en haut»: catacombes versus Rome impériale – anthroposophie versus cultures scientifiques et spirituelles extérieures
- « La pensée du cœur » - Clarifications fondamentales
- Le matérialisme a son bien-fondé
- L’humanité est aujourd’hui seulement assez mûre pour comprendre le contenu spirituel de la loi de Karma et de réincarnation
- Le but et la nécessité de la vie alternée entre veille et sommeil, sans laquelle la vie sur la terre ne serait pas possible. Le lien avec le dépérissement du corps.
- Le mensonge, considéré spirituellement est un meurtre. Il est aussi un suicide.
- La «technique» du Karma
- La loi du karma: une loi universelle
- Pourquoi fixer la fête de Noël en hiver… et pas en été ? L’initiation consciente et l’initiation naturelle (notamment pendant les treize nuits de l’hiver)
- La fête de Noël et les trois principes : Le Père, le Fils et le Saint-Esprit
- Trouver l'harmonie entre l'amour entre les humains en général, d'une part, et l'amour de son peuple, d'autre part
- La part de responsabilité anglo-saxone dans la catastrophe de la guerre
- Quelques particularités fondamentales de l’évolution humaine au cours des périodes de civilisation : leur lien avec la maîtrise du corps physique et avec la conscience clairvoyante
- Celui qui perçoit le monde spirituel peut-il avoir une connaissance immédiate de tout (Omniscience) ?
- Pourquoi les communautés humaines ont-elles accordé de l'importance aux fêtes des morts de toute nature ?
- Pourquoi les livres anthroposophiques sont-ils écrits de façon si incompréhensible ?
- Mourir avant ou après l’âge de 35 ans. Quelques particularités des humains morts pendant leur jeunesse
- Le moment de la mort a une importance extraordinaire
- La vie du sommeil serait beaucoup plus active que la vie… de veille ! De quoi s'agit-il?
- Entre la mort et une nouvelle naissance il nous faut acquérir la faculté d’être un être humain dans la vie physique
- Les dangers de l’initiation occulte jésuite et son opposition la plus radicale avec le chemin de connaissance Rose-Croix
- Extraire l'enfant le plus vite possible de l'enfance : un faux principe d’éducation
- Quelques exemples d’impulsions lucifériennes et ahrimaniennes imprégnant la vie sociale
- Confrontations et discordes, comme conséquences de pensées abstraites de la réalité. Un exemple parlant.
- C’est pour acquérir des pensées que nous devons entrer dans la vie terrestre
- Un mensonge, même soutenu dans une bonne intention, agit comme un mensonge
- Si l’on avait une éducation du cœur et pas seulement de la tête, ce serait une source de jouvence
- Jamais il n’y eut, au cours du développement de l’humanité, des concepts et des représentations plus spirituels que ceux que notre science naturelle amène à la surface
- La grande maladie de notre temps, c’est la déclamation d’idées abstraites dénuées de valeur pour la vie réelle
- Charlatanerie et manipulations au sein d'un mouvement dit «spirituel»
- La mort des enfants, des jeunes et des adultes
- Réveil et endormissement sont les deux moments les plus importants pour la relation avec nos défunts
- Du matin au soir nous sommes à moitié endormis. La part endormie partage les mêmes réalités que nos défunts.
- L’être humain se développe au-dessus de la vie de l’État
- L’extorsion de l’initiation par les Césars romains et ses conséquences, à l’antipode du monde grec
- Une intention fondamentale dans toute la littérature anthroposophique: Éveiller l’autonomie des lecteurs
- Une histoire amusante qui montre le côté risible du matérialiste arrogant
- Développer une sensibilité pour la boule de neige qui provoquera une avalanche, alors que la volonté existe de tuer l’anthroposophie
- On cherche à détruire la science de l’esprit. Quelques exemples de cas concrets.
- Que signifie «se libérer de soi-même» pour développer des facultés de connaissance occultes? Quel chemin emprunter pour y parvenir?
- L’étude des réalités des mondes supérieurs, une auto-éducation qui transforme peu à peu l’âme
- Max Heindel, plagiaire notoire de Rudolf Steiner
- Quelle est l’importance du penser, du sentir et du vouloir après avoir franchi la porte de la mort ?
- Après la mort, tout ce dont l’être humain n’a pas le moindre soupçon pendant sa vie se dresse puissamment devant lui
- La relation avec les autres êtres humains après la mort, lors de la traversée du kamaloca. Désirs et convoitises camouflés ont une action d’autant plus intense après la mort
- Ce n’est pas le contenu des mots qui compte mais l’essence de la chose
- Deux expériences essentielles rencontrées très tôt au cours de la vie entre la mort et une nouvelle naissance (ainsi que par l’étudiant en occultisme)
- Penser – Sentir – Vouloir : une courte caractérisation
- Organiser le travail scolaire sur base d’une connaissance intime de l’être humain: exemples
- Ce que nous apprend la science : nous avons évolué en nous débarrassant des formes animales
- Pourquoi les êtres humains ne peuvent-ils plus être intérieurement unis au cours de l’année ?
- L'importance capitale des premiers pas dans la vie pour ce qui est déterminé par le destin
- Après la mort: une conscience incommensurable à atténuer pour pouvoir s’orienter
- Le cerveau en tant qu’appareil réflecteur - L’être humain construit selon les pensées du cosmos
- Une mémoire universelle incarnée : voilà ce qu’est l’être humain
- Tous les matins brille le cirage de la chaussure cosmique, ou la prétention d’avoir un jugement sur la totalité du monde à partir des seules lois de la physique, de la chimie, de la biologie
- Le tarissement des forces spirituelles et la nécessité que de telles forces soient générées par les êtres humains eux-mêmes
- Opposer une vie intérieure puissante aux impressions extérieures: un remède permettant de faire face à l’évolution culturelle?
- Se défendre contre tout ce que la technique a apporté dans la vie moderne? Ce serait commettre la plus grave erreur...
- L’amour que l’on croit porter à quelqu'un, le plus souvent pur égoïsme?
- Comment pouvons-nous contrebalancer consciemment les instincts antisociaux, qui se développent naturellement, par des instincts sociaux ?
- Le processus que nous connaissons plus immédiatement et plus intimement que tout autre processus du monde: notre penser
- Pourquoi la majeure partie de la population reste-t-elle indifférente devant l’accroissement incessant du pouvoir médical ?
- Comment faudrait-il concevoir l’enseignement de l’anthroposophie pour les débutants ?
- Origines occultes du matérialisme de notre époque
- La patience, au sens occulte, est nécessaire pour comprendre la science de l'esprit
- Une différence essentielle entre le Grec et le Romain
- Au sujet de la nature des vérités anthroposophiques
- De la nature abstraite des concepts
- Action matérialisante du cinéma