Extrait de la conférence du 10 novembre 1908, 8ème conférence du cycle
« Le Moi, son origine spirituelle, son évolution, son environnement »
Rudolf Steiner – GA107
Éditions Anthroposophiques Romandes
Traduction Marie-Eve et Victor Bott
Note de la rédaction : Lire des cycles de conférences de Rudolf Steiner au hasard, ou en croyant que leur ordre importe peu, crée des conditions «idéales» pour engendrer une confusion maximale dans les esprits. Il s’agit au contraire d’aborder les notions de base systématiquement avant les notions les plus avancées, via l’étude de livres et cycles préparatoires. Ainsi, selon ce que tout un chacun pourrait déduire de l’extrait de conférence de Rudolf Steiner repris ci-dessous, la diffusion et l’étude de l’anthroposophie ne devraient-elles pas être répandues par des personnes qui en ont une connaissance approfondie, et selon des étapes clairement pensées et structurées, pour que des débutants, notamment, puissent pas à pas, accéder de manière adéquate aux contenus plus détaillés et plus profonds ? Ce qui surprend, c’est qu’une telle approche, relevant du simple bon sens, est quasiment inexistante dans bien des milieux se réclamant de l’anthroposophie, y compris dans les sociétés dites «anthroposophiques». La «pédagogie anthroposophique» visant à accompagner les personnes qui cherchent ces connaissances, du débutant à l’étudiant plus avancé, n’y est tout simplement pas (ou alors très peu) pensée et encore moins pratiquée ! Il n’est guère étonnant dès lors que l’anthroposophie soit si peu diffusée et comprise, ou qu’elle fasse l’objet de si nombreuses déformations ou substitutions. Voyons ci-dessous comment Rudolf Steiner caractérise ces enjeux, au début de sa conférence du 10 novembre 1908, (8ème conférence), dans le cycle «Le Moi, son origine spirituelle, son évolution, son environnement» (GA107 ): |
(...) « Ceux d'entre vous qui ont suivi ces conférences de branche depuis des années, ont peut-être pu remarquer qu'elles ne sont pas, quant à leurs thèmes, groupées au hasard, mais en vertu d'une certaine continuité. Même au cours d'un hiver, il existe entre les conférences une certaine relation interne, même si cela n'apparaît pas immédiatement.
C'est pourquoi, il est de la plus grande importance de tenir compte des cours qui sont dispensés parallèlement aux soirées de branches proprement dites, cours qui ont pour objet de préparer les nouveaux membres, de les amener au niveau des conférences de branche, bien des notions abordées dans ces conférences de branche n'étant pas accessibles d'emblée aux nouveaux arrivants.
Notons encore un autre point dont il faudra de plus en plus tenir compte dans les différentes branches de notre section allemande. Du fait d'une certaine continuité interne dans les conférences, il est de mon devoir de les composer de manière à les intégrer dans un tout. Aussi n'est-il pas possible, dans de telles conférences de branche, destinées à des auditeurs avancés, de dire les choses de manière à les rendre accessibles aux nouveaux arrivants. Certes, on pourrait parler de ces thèmes de manière élémentaire, mais ce serait incompatible avec une évolution progressive de notre vie de branche telle que nous l'envisageons, et ceci, du fait qu'il nous faudrait faire abstraction de la publication de conférences, de leur communication d'une branche à l'autre. Plus nous progresserons, plus il faudra en faire abstraction. Car il n'est pas indifférent, en ce qui concerne ces conférences de branche, que l'une soit faite un certain lundi et l'autre le lundi suivant. Cela est important, même si l'auditeur n'en perçoit pas immédiatement la raison.
Et lorsque l'on prête des conférences à la ronde, on ne tient pas compte de ce dont il s'agit. Ainsi, il peut arriver qu'une conférence soit lue avant une autre, et, ne pouvant être comprise, jette le trouble dans les esprits. C'est un fait de notre vie anthroposophique dont il est très important de tenir compte. Qu'une proposition subordonnée soit intercalée, qu'ici ou là un mot soit plus ou moins mis en relief, tout cela influe sur le développement de notre vie de branche. Rien de bon ne résultera de la reproduction ou de la publication des conférences, si ces publications ne sont étroitement surveillées et si elles ne m'ont été préalablement présentées ». (...)
Rudolf Steiner
Note de la rédaction À NOTER: bien des conférences de Rudolf Steiner qui ont été retranscrites par des auditeurs (certes bienveillants), comportent des erreurs de transcription et des approximations, surtout au début de la première décennie du XXème siècle. Dans quasi tous les cas, les conférences n'ont pas été relues par Rudolf Steiner. Il s'agit dès lors de redoubler de prudence et d'efforts pour saisir avec sagacité les concepts mentionnés dans celles-ci. Les écrits de Rudolf Steiner sont dès lors des documents plus fiables que les retranscriptions de ses conférences. Toutefois, dans les écrits, des problèmes de traduction peuvent aussi se poser allant dans quelques cas, jusqu'à des inversions de sens ! |
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