Article publié avec l'aimable autorisation de l'auteur
1/ Dès le mois de janvier 2019, à Bruxelles, sous le titre « Looking for the Soul of Europe » (À la recherche de l’âme de l’Europe), les Jésuites invitaient :
Dans le cadre de la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens, la Chapelle pour l’Europe vous invite à sa conférence, suivie d’une table ronde, sur le thème “À la recherche de l’âme de l’Europe” le mardi 22 janvier à 19h00, à Bruxelles.
« Située entre les bâtiments du Parlement Européen et le Conseil Européen, la Chapelle pour l'Europe offre un espace unique pour la rencontre, le culte et les échanges sur des questions européennes d'actualité. Elle rassemble des membres de différents groupes confessionnels et sert de forum de dialogue interreligieux au niveau européen. La Chapelle accueille un public très diversifié, religieux et laïc, pour le culte, le dialogue et la réflexion sur l'avenir commun de l'Europe. »
« Looking for the Soul of Europe »
22 janvier 2019
Ce même jour était signé, non loin de là, le Traité d’Aix-la Chapelle (« Le traité sur la coopération et l'intégration franco-allemandes, connu sous le nom de Traité d'Aix-la-Chapelle, est un traité bilatéral entre la République fédérale d'Allemagne et la République française, signé le 22 janvier 2019 à Aix-la-Chapelle par la chancelière Angela Merkel et le président Emmanuel Macron. Il intervient exactement 56 ans après le traité de l'Élysée [22 janvier 1963], qu'il vise à compléter. » [Wikipedia]).
2/ En avril (le 10), à Strasbourg, sous le titre « L’Europe à la recherche de son âme », le Fonds Rose-Croix (= pseudo Rose-Croix = Lectorium Rosicrucianum = Rose-Croix d’Or) invitait :
L'Europe à la recherche de son âme
Pour une Europe consciente de sa mission spirituelle
Parmi les intervenants on note un personnage incontournable, véritable go-between entre pseudo-Rose-Croix, vrai jésuitisme et pseudo-anthroposophie (tombergien, powellien, deunovien, jungien, teilhardien …), que nous retrouverons plus loin (dans le programme du cinquième acte) :
Harrie Salman : « Découvrir l'âme de l'Europe : quelle mission spirituelle l'Europe a-t-elle reçu pour l'humanité ? »
Il est l’auteur de deux ouvrages sur la pseudo-Europe spirituelle, qui donne bien la tonalité de cette Europe soi-disant spirituelle qui d’après cette mouvance (très majoritaire au sein de la Société anthroposohique) répondrait aux vœux de Rudolf Steiner, alors même qu’elle en est la plus totale trahison.
« At the same time, Europe gave birth to a new spiritual consciousness, in which mind and heart are brought into harmony, as manifested in the work of scholars such as C G Jung, Pierre Teilhard de Chardin and Ivan Illich, politicians such as Dag Hammarskjold and Mikhail Gorbachev, and spiritual teachers such as Rudolf Steiner, the Austrian inaugurator of Anthroposophy, and Peter Deunov, the Bulgarian founder of the White Brotherhood. If their visions can break through, the role of Europe in the world will become a very different one. This would indeed be the beginning of the most important chapter in the biography of Europe. »
3/ Deux jours plus tard, les 12 et 13 avril, à Berlin, sous le titre « A Soul for Europe » (Une âme pour l’Europe), c’est la fine fleur des institutions européistes qui y va de son petit couplet sur l’âme de l’Europe :
4/ Puis ce furent les élections européennes, du 23 au 26 mai, dans les divers pays de l’UE.
5/ Et maintenant voici que survient, du 23 au 25 août, à Bruxelles (comme en janvier), sous le titre « Soul of Europe » (Âme de l’Europe, ou Âme d’Europe), sous l’égide de la section des sciences sociales de l’université libre de science spirituelle (Société anthroposophique),
comme pour parachever un tel hymne à la joie, cette culmination (« michaëlique », ou sorathique, that is the question) : ici on n’est même plus à la recherche de l’âme de l’Europe, on la tient, puisqu’on est en possession du Palladion secret de l’Europe spirituelle, à savoir le dodécaèdre magique que Rudolf Steiner déposa dans le sol de la colline de Dornach le 20 septembre 1913, et qu’il renouvela en quelque sorte le 25 décembre 1923 (lors du « Congrès de Noël »).
www.anthroposophische-gesellschaft.org
Soul of Europe | Tagung zu den Herausforderungen Europas | 23. bis 25. August 2019 Brüssel | Die 10. Tagung der sozialwissenschaftlichen Sektion am Goetheanum findet mitten im europäischen Viertel Brüssels statt. Motto ›Den Herausforderungen Europas begegnen: Ein Gleichgewicht zwischen Vielfalt, Solidarität und Einheit‹. | U.a. mit Christiane Haid, Gerald Häfner, Jaap Sijmons, Christine Gruwez, Mario Damen, Luc Vandecasteele, Harrie Salman und Michaela Glöckler. | www.soulofeurope2019.eu
C’est la dixième de ces conférences « Soul of Europe »
2005 : Amsterdam (Pays-Bas)
2007 : Budapest (Hongrie)
2008 : Prague (République tchèque)
2010 : Gdansk (Pologne)
2014 : Varna (Bulgarie)
2015 : Simeria (Roumanie)
2016 : Lahti (Finlande)
2017 : Kiev (Ukraine)
2018 : Tbilissi (Géorgie)
2019 : Bruxelles (Belgique)
« Europe is on the path of finding anew its tasks in the world orchestra – otherwise it will lose itself. “The Soul of Europe” conferences wish to make a contribution on this path. » Hans Hasler
Inutile d’évoquer les intervenants et les contenus : c’est la servilité la plus complète, la soumission au système de Maastricht-Bruxelles, Strasbourg, Amsterdam, Nice, Lisbonne…
On enfouit au cœur de l’Europe (ou plutôt dans la capitale auto-proclamée de la pseudo-Europe = EU, UE), au beau milieu des douze étoiles, comme la force du Christ (ou de l’Antichrist, that is the question) au cœur du zodiaque, cette « pierre » que l’on se croit autorisé à manipuler ainsi.
Ce faisant, que fait-on ?
On vend l’âme de l’anthroposophie au diable !
On prostitue l’âme de l’anthroposophie, et on défigure l’âme de l’Europe.
Sur cette image se télescopent deux impulsions absolument contradictoires, absolument incompatibles, absolument inconciliables :
- les 12 étoiles du drapeau de l’Union européenne adopté le 8 décembre 1955 (Jour de la Fête de l’Immaculée Conception, selon le dogme promulgué par le pape Pie IX le 8 décembre 1854).
Pour des raisons historiques qu’il serait fastidieux de développer ici, ce symbole a été choisi comme une sorte d’égrégore de suggestion liant jésuitisme occulte et maçonnerie occulte, deux impulsions fondamentalement antichristiques et anti-anthroposophiques.
- un dodécaèdre, c’est-à-dire un polyèdre à douze faces pentagonales, qui, bien sûr, peut connaître toutes sortes d’interprétations et de déclinaisons, mais qui, dans la sphère de personnes se réclamant de l’anthroposophie, évoque avant tout l’acte fondateur que Rudolf Steiner accomplit le 20 septembre 1913, à la tombée de la nuit, lorsqu’il posa la pierre de fondation pour le Johannesbau (Premier Goetheanum), lequel, en bois, fut la proie d’un incendie criminel 9 ans et trois mois plus tard, dans la nuit du 31 décembre 1922 au 1erjanvier 1923.
Le 25 décembre 1923, lors de la Pose de la pierre de fondation (cette fois idéelle, dans les âmes) de la Société anthroposophique universelle, il reviendra sur l’importance de cette forme dodécaédrique.
Entre le 20 septembre 1913 et le 8 décembre 1955 (= 42 ans = 12 X 3 ans 1/2), ont eu lieu deux faits majeurs de l‘évolution :
- à partir de 1933, la possibilité naissante de percevoir le Christ « en forme éthérique sur le plan astral » (GA 130) ;
- en 1933 aussi, une première manifestation de la Bête (Sorath, 666), suivie par une seconde manifestation 66 ans (= 33 X 2) plus tard, en 1998-1999-2000 (666,666… X 3). Nous sommes pour longtemps dans les effets de ces deux manifestations de la Bête au seuil du IIIe millénaire.
- Si l’on ne comprend pas une telle contradiction irréductible, si l’on ne comprend pas que l’Union européenne est l’outil-même de la double impulsion de la Bête, on passe totalement à côté de l’avenir de l’Europe et du monde.
La « pierre de fondation » du Johannesbau (20 septembre 1913), qui repose toujours sous l’actuel « Goetheanum », se présentait ainsi :
Elle était composée de deux dodécaèdres accolés, forgés en cuivre, à l’intérieur desquels étaient installés (grâce à des fils métalliques) deux cristaux de pyrite de fer (eux-mêmes ayant de façon naturelle la forme dodécaédrique). Il y avait (il y a) chaque fois inversion :
- la petite pyrite dans le plus gros dodécaèdre en cuivre, la plus grosse pyrite dans le plus petit dodécaèdre en cuivre ;
- et ensuite le petit dodécaèdre en cuivre (contenant donc la grosse pyrite de fer) sous(cum grano salis) la grande coupole du futur bâtiment en bois ( la salle des spectateurs), et le gros dodécaèdre en cuivre (contenant donc la petite pyrite de fer) sous(cum grano salis) la petite coupole du bâtiment (la scène).
Il s’agissait (il s’agit) donc de deux (voire trois) ensembles dodécaédriques accolés et entremêlés de façon complexe et selon des lois cosmiques.
Les deux coupoles (en construction)
Les deux dodécaèdres en cuivre
ou ?
Positionnement des deux pyrites de fer dodécaédriques dans les dodécaèdres en cuivre
Un an après l’incendie du Premier Goetheanum, lors de la re-fondation de la Société anthroposophique (le 25 décembre 1923, entre 10 et 11 h du matin, dans la conférence dite de la « Pose de la pierre de fondation de la Société anthroposophique universelle », non pas pierre physique ou métallique cette fois, mais en quelque sorte pierre idéelle, dans les âmes), Rudolf Steiner évoquera 7 fois cette forme dodécaédrique :
(…) et lorsque à cet instant nous réunissons ces trois forces, les forces des hauteurs, les forces à la périphérie, les forces des profondeurs, en une substance formative, nous pouvons dès lors, par le regard de notre âme, mettre, en face du dodécaèdre de l’univers, le dodécaèdre de l’homme. Et de ces trois forces, depuis l’esprit de la hauteur, depuis la force du Christ à la périphérie, depuis l’action du Père, l’activité créatrice du Père qui afflue des profondeurs, nous voulons former à cet instant dans nos âmes la pierre de fondation dodécaédrique, que nous descendons dans le sol de nos âmes, afin qu’elle soit présente là comme signe fort dans les fondements vigoureux de notre être animique et que nous puissions nous tenir sur cette ferme pierre de fondation dans le futur de l’action de la Société anthroposophique. (…)
(…) Recherchons en l’être humain dans sa tri-organisation, qui nous enseigne là l’amour, nous enseigne là l’Imagination universelle, nous enseigne là les pensées de l’univers, recherchons en lui la substance de l’amour universel, que nous plaçons au fondement, recherchons en lui l’image archétypale de l’Imagination, selon laquelle nous formons dans notre cœur l’amour universel, recherchons à partir des hauteurs la force de la pensée, afin de faire rayonner de façon adéquate cette forme dodécaédrique Imaginative d’amour ! (…)
(…) Et le juste sol dans lequel nous devons déposer la pierre de fondation en ce jour, ce juste sol ce sont nos cœurs en leur harmonieuse collaboration, en leur volonté – bonne, pénétrée d’amour – de porter ensemble le vouloir anthroposophique de par le monde. Cela pourra rayonner vers nous comme une exhortation, à partir de la lumière de la pensée, laquelle peut à tout moment rayonner vers nous depuis la pierre d’amour dodécaédrique que nous voulons aujourd’hui descendre en nos cœurs. (…)
(…) Et nous pouvons renforcer au mieux cette chaleur d’âme et cette lumière d’âme dont nous avons besoin lorsque nous les renforçons avec cette chaleur et avec cette lumière qui a rayonné au Tournant des Temps comme la lumière du Christ dans les ténèbres du monde. Et nous voulons vivifier dans notre cœur, dans notre « sens », dans notre volonté, cette Noël originelle qui eut lieu il y a deux millénaires, afin qu’elle nous aide lorsque nous voudrons porter jusque dans le monde ce qui rayonne vers nous à travers la lumière de pensée de la pierre de fondation dodécaédrique d’amour, formée d’après l’univers et introduite jusque dans l’humain. (…)
[Suivent les strophes dites de la pierre de fondation, qui se terminent par « Puissent les hommes entendre cela ! »]
(…) Et entendez cela, mes chers amis, résonner dans vos propres cœurs ! Alors vous fonderez ici une véritable union d’êtres humains pour Anthroposophia et vous porterez jusque dans le monde l’esprit qui est à l’œuvre dans la lumière brillante de la pensée autour de la pierre d’amour dodécaédrique, jusque dans le monde où cet esprit doit illuminer et réchauffer, pour l’avancement des âmes humaines, pour l’avancement du monde. » [Fin de la conférence]
(Dornach, 25 décembre 1923, 10h-11h du matin, in GA 260 : Conférence dite de la « Pose de la pierre de fondation de la Société anthroposophique universelle »)
On peut certes comprendre que des personnes se réclamant de l’anthroposophie veuillent incarner une telle exhortation et soient donc tentées d’insérer, pour ainsi dire, dans le monde, dans l’Europe, ce dodécaèdre, cette pierre d’amour dodécaédrique…
La question est : comment fait-on cela ?
Sûrement pas en allant à Bruxelles, au beau milieu du quartier dit « européen ».
Et sûrement pas en enfermant dans le cercle des douze étoiles européistes (symboliquement, mais aussi réellement) le dodécaèdre, qui devient une sorte de bizarre « Treizième » …
Faire cela, ce n’est en aucun cas travailler à porter dans le monde l’esprit dont parlait Steiner, ce n’est pas donner quelque « âme » à l’Europe, mais, par naïveté, par inconséquence, par complicité, ou pire, voire encore pire, c’est faire allégeance à la pseudo-Europe, à un système, un égrégore, qui est la sécrétion depuis un siècle de ce que Rudolf Steiner dénonça (de 1914 à 1921 surtout) comme le travail antichristique très sophistiqué de loges occultes et des entités qui les habitent, c’est tout simplement entrer dans leur « cercle », dans leur « sphère », c’est se rendre captif, prisonnier, de leurs puissantes suggestions occultes.
C’est accoler, coupler, accoupler, enchaîner ensemble, de façon indue, les deux courants les plus contradictoires qui soient :
- les forces spirituelles thérapeutiques et de liberté de l’authentique christianisme, de l’authentique rosecroix, de l’authentique anthroposophie, habitées par les forces zodiacales-précessionnelles des Poissons et de la Vierge (1413-3573)*;
- les forces de maladie et d’asservissement, antichristiques, anti-rosecroix,
anti-anthroposophiques, habitées par l’égrégore « Ère du Verseau », liées au trépied du mal (jésuitisme occulte, maçonnerie occulte dévoyée, occultisme russo-oriental dévoyé), trépied sur lequel repose depuis son origine tout l’édifice de la pseudo-Europe de Bruxelles et Strasbourg.
Et cela, bien évidemment, au profit unilatéral des forces les plus destructrices pour la situation spirituelle de l’Europe et du monde, 100 ans exactement après le sinistre Traité de Versailles (28 juin 1919).
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*« Nous vivons actuellement dans l’époque où, d’un côté, l’homme est exposé aux rayonnements qui le pénètrent à partir des Poissons, mais où par ailleurs, de l’autre côté, il est exposé aux rayonnements de la constellation opposée, celle de la Vierge, agissant autrement. Or, cette époque doit trouver la voie pour sortir de la stérilité spirituelle. » (Rudolf Steiner, Dornach, 30 décembre 1917, GA 180)
« Avant toute chose il faudra découvrir le secret de comment ce qui agit depuis le cosmos en tant que force solaire selon la direction des Poissons se lie avec ce qui agit selon la direction à partir de la Vierge. Ce sera le Bien, que de découvrir comment, à partir de deux côtés du cosmos, des forces du matin et des forces du soir peuvent être mises au service de l’humanité : d’un côté à partir des Poissons, de l’autre côté à partir de la Vierge. » (Rudolf Steiner, Dornach, 25 novembre 1917, GA 178)
N.B. : Avant même le 20 septembre 1913, la forme du pentagonododécaèdre (dodécaèdre à 12 faces pentagonales) avait été utilisée :
- le 3 janvier 1911 pour la pierre de fondation du local de la Branche de Stuttgart ;
- puis au cours de l’année 1911, dans les plans du bâtiment qui était envisagé alors à Munich et dont la réalisation, après le refus des autorités munichoises, se fera finalement (selon un autre plan) à Dornach (Suisse) à partir de 1913.
(cf. Roland Halfen, « Horizonte der Grundsteinlegung - Zur Geschichte des Johannesbau-Projekts bis 1913 », 1.Teil, STIL 3/2013, S. 2-19)
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