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 « Le problème le plus important de toute la pensée humaine : Saisir l'être humain en tant qu'individualité libre, fondée en elle-même »
Vérité et Science, Rudolf Steiner

   

Citation - Entre mort et naissance
  • « (…)il ne s’agit pas seulement de croire en l’immortalité, mais il importe de faire fructifier sur tous les terrains possibles ce qui constitue l’élément immortel. L’être humain a besoin de force pour repousser la couverture qui le sépare aujourd’hui de ce que le monde spirituel peut encore lui apporter (…). »

    Stuttgart, 26 avril 1918GA174b

    Rudolf Steiner
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Relations avec les défunts 

Troisième conférence dans le recueil de conférences « Les rapports avec les morts »
Francfort, 2 mars 1913
Rudolf Steiner
GA140 (2ème partie) - Éditions anthroposophiques romandes (1999)
Traduit depuis l'allemand par Georges Ducommun

 Note de la rédaction :
Les titres intercalaires ci-dessous ont été ajoutés par la rédaction de soi-esprit.info et ne figurent ni dans l’édition imprimée, ni dans la conférence, évidemment.

L'intégralité de cette conférence peut être écoutée ou téléchargée au format mp3 ici.

Nous avons hésité avant de publier cette conférence car plusieurs "sections" font appel à des notions anthroposophiques approfondies (en particulier celles qui concernent le Bouddha, les sphères célestes, l'impulsion du Christ,...)

Alors pourquoi publier cette conférence ici, puisque certains passages seront incompréhensible pour les néophytes ?

Car les personnes qui consultent le site soi-esprit.info ne sont pas toutes néophytes, en tous les cas pas toutes « néophytes au même degré ». Les degrés d’avancement dans la connaissance de la science de l’esprit sont très divers. Nous faisons dès lors le pari que cette conférence demeurera accessible et s’avérera même particulièrement éclairante et stimulante pour une partie du public déjà en mesure d’en saisir l’essentiel (les "confirmés ***"), tandis que les autres lecteurs ("Débutants *") laisseront les passages en question de côté, au moins provisoirement.

 

Pourquoi aurions-nous à nous préoccuper dès maintenant de la vie après la mort ?

Nombreux sont ceux qui disent aujourd’hui encore il n’est pas exclu qu’une vie de l’âme et de l’esprit existe après la mort, mais pourquoi aurions-nous à nous en préoccuper dès maintenant ? Il suffit de vivre cette existence terrestre avec tout ce qu’elle comporte et tout ce qu’elle nous offre. Nous pouvons très bien attendre le moment de la mort pour voir si cette autre vie existe. La science de l’esprit nous montre cependant que l’être humain rencontre entre la mort et une nouvelle naissance certaines entités. De même qu’il rencontre ici-bas de nombreux êtres du règne de la nature, il rencontre dans l’au-delà certaines entités des hiérarchies supérieures ainsi que des êtres de nature plus ou moins élémentaire.

Lorsqu’un homme parcourt la vie [terrestre] sans être capable d’émettre des jugements, cela s’explique par le fait qu’entre la mort et une nouvelle naissance il n’a pas rencontré les entités qui auraient pu l’aider à développer correctement des forces lui permettant de développer sur terre des facultés morales et un entendement efficace. Or la possibilité et la faculté de rencontrer entre la mort et une nouvelle naissance certaines entités dépend de l’incarnation précédente. Si nous avons négligé sur terre de cultiver des pensées relatives au monde spirituel, des pensées qui concernent le suprasensible, si lors de notre existence précédente nous n’avons eu d’intérêts que pour le monde extérieur, pour le monde sensible, et si notre entendement ne s’est consacré qu’au seul monde physique extérieur, alors il nous sera impossible de rencontrer entre la mort et une nouvelle naissance certaines entités pour recevoir d’elles des facultés destinées à l’existence suivante.

Dans ce cas, cette région de l’au-delà demeure en quelque sorte sombre et obscure pour nous, et dans ces ténèbres nous ne parvenons pas à trouver les forces des hiérarchies supérieures.

L’homme parcourt alors la vie entre la mort et une nouvelle naissance sans tenir compte des entités dont il devrait recevoir des forces pour son existence suivante.

D’où vient la lumière qui nous permet d’éclairer les ténèbres entre la mort et une nouvelle naissance ?

D’où vient la lumière qui nous permet d’éclairer les ténèbres entre la mort et une nouvelle naissance ? D’où puisons-nous cette lumière ? Entre la mort et une nouvelle naissance personne ne nous donne cette lumière. Les entités sont présentes et il s’agit de les rencontrer. Cela est possible si nous avons nous-mêmes allumé cette lumière en nous intéressant au monde spirituel lors de notre dernière existence terrestre. Après la mort nous ne pouvons plus éclairer les ténèbres si nous n’avons pas apporté avec nous la lumière au moment de franchir le seuil de la mort[i].

Il apparaît donc combien il est faux de dire que l’on n’a pas besoin de se préoccuper ici de la vie spirituelle et que l’on peut attendre de voir ce qui arrivera. Si l’on attend de voir ce qui se passera, on verra surgir l’obscurité. La vie terrestre n’est donc pas seulement un point de passage. Elle a une mission, elle est une nécessité pour l’au-delà, comme l’au-delà en est une pour l’existence terrestre. Les lumières destinées à la vie de l’autre côté du seuil doivent y être apportées à partir de la terre. Il peut donc arriver que sur terre l’homme demeure insensible à l’égard du monde spirituel et qu’il néglige la possibilité de se forger des instruments pour sa prochaine vie.

L’homme franchit une nouvelle fois la porte de la mort après une existence marquée par de multiples insuffisances. Il en résulte une perspective désespérante. Si rien d’autre n’intervenait, l’homme ne pourrait qu’accumuler ses insuffisances. En effet, après s’être volontairement désintéressé du monde suprasensible durant une existence terrestre, l’homme est encore moins capable dans l’existence suivante d’élaborer les organes dont il a besoin. Si rien d’autre n’intervenait, il ne pourrait que persister dans son attitude et l’intensifier. Son évolution ne cesserait de se détériorer.

Lucifer avec tout son pouvoir s’approche de l’être humain demeuré indifférent à la vie spirituelle

Une autre chose intervient alors. Lorsqu’un homme parcourt l’existence en s’interdisant volontairement tout intérêt pour le monde spirituel, alors, lors de la vie [post-mortem] qui suit l’existence terrestre suivante, Lucifer avec tout son pouvoir vient à lui. Si Lucifer ne venait pas à sa rencontre, l’homme tâtonnerait encore plus dans les ténèbres lors d’une prochaine vie entre la mort et une nouvelle naissance. Étant donné qu’il a parcouru une vie comme celle que nous avons évoquée, Lucifer peut l’approcher et éclairer les forces et les entités dont l’homme a besoin pour sa prochaine vie. Cela a pour effet que ces forces sont teintées par la lumière de Lucifer.

Après son existence manquée par suite d’une conscience émoussée et après son parcours sous la direction de Lucifer à travers la mort et une nouvelle naissance, il entre dans une nouvelle existence terrestre : il dispose alors entièrement des facultés nécessaires pour élaborer ses organes, mais de telle sorte que ceux-ci le rendent partout sur terre vulnérable face aux tentatives de Lucifer. Un homme de cette sorte peut bien être raisonnable et sensé, mais son intelligence sera froide et calculatrice, surtout égoïste. Tous ces hommes intelligents et raisonnables dont les activités portent l’empreinte de la froideur et de l’égoïsme sont des êtres qui ne cherchent qu’à nous exploiter afin d’en tirer un avantage personnel et de se mettre en avant.

Le clairvoyant observe chez eux que dans leur précédente existence au sein du monde spirituel ils se sont trouvés placés sous la direction de Lucifer, et que dans leur précédente incarnation terrestre ils ont mené une existence marquée par la torpeur. Le clairvoyant perçoit leurs tâtonnements au sein des ténèbres de la vie antérieure, puis précédemment aussi leur refus de toute ouverture à l’égard du monde spirituel. Il faut dire qu’une telle vision laisse entrevoir une triste perspective pour l’humanité tributaire du matérialisme. Les hommes qui se distinguent aujourd’hui par une attitude matérialiste et par le refus de s’intéresser au monde spirituel, et donc qui considèrent que la vie de l’âme se termine au moment de la mort, se préparent une existence comme celle que je viens d’esquisser. Il serait faux de s’adonner à des combinaisons abstraites à propos des rapports entre les différentes existences.

Il faut s’en tenir à une vue d’ensemble concrète qui nous montre les liens complexes qui existent entre les vies terrestres passées et futures ainsi que leurs rapports avec les vies consécutives dans les mondes spirituels. Nous devons avant tout nous en tenir au fait que la vie sur terre est d’une grande importance pour la vie après la mort.

C’est seulement sur terre que nous pouvons vraiment rencontrer certaines entités pour bien les connaître, à commencer par les êtres humains

Mais la vie ici-bas a encore une autre signification. C’est seulement sur terre que nous pouvons vraiment rencontrer certaines entités pour bien les connaître. Parmi ces entités à rencontrer figure avant tout l’être humain lui-même. Si les liens entre humains ne s’établissent pas déjà sur terre, ils ne peuvent pas se réaliser dans le royaume de l’esprit. Les liens qui existent d’homme à homme doivent se former ici sur terre et se poursuivre ensuite dans le monde spirituel. Mais nous ne pouvons jamais établir ces liens avec les humains qui sont prédestinés à s’incarner sur terre si nous ne saisissons pas l’occasion de faire déjà ici leur connaissance. Ce que nous négligeons de faire sur terre ne saurait être rattrapé pendant l’existence que nous menons entre la mort et une nouvelle naissance.

Une exception : le Gautama Bouddha

Prenons un exemple : le Gautama Bouddha[1]. Il fut l’entité humaine qui, lors de son existence au sixième siècle avant J.-C., vécut comme fils de roi ; à l’âge de 29 ans il s’éleva de la dignité de Bodhisattva à celle de Bouddha, c’est-à-dire qu’il devint un Bouddha. Un Bouddha n’a plus besoin de s’incarner dans un corps physique humain. À l’époque en question, le Gautama Bouddha a réalisé sa dernière incarnation terrestre. Un grand nombre d’êtres humains avaient alors été en contact avec cette entité. Mais au cours d’incarnations antérieures sur terre, des hommes avaient été en rapport avec le Bodhisattva.

Tous ces rapports peuvent se prolonger jusque dans le monde spirituel. Ceux qui ont été en contact avec le Gautama Bouddha ici sur terre peuvent continuer à cultiver dans le monde spirituel ces rapports qui se sont établis entre eux et le Gautama Bouddha, sous une forme qui ressemble à ce qui se passe entre un disciple et son maître. Au cours de l’évolution de la terre il y eut des âmes qui n’ont jamais établi ici-bas de liens avec le Gautama Bouddha. Même si ces âmes avaient acquis une maturité particulière, elles n’étaient pas capables d’établir ainsi, dans le monde spirituel, des contacts avec le Gautama Bouddha, avec l’âme qui jadis avait été incarnée dans le Gautama Bouddha. En ce qui concerne le Gautama Bouddha, une solution de rechange se présente.

Il se produit quelque chose qui agit à son égard comme une solution de rechange pour le cas où l’on n’a pas pu établir de liens avec lui sur terre. Le Bouddha est passé par un destin particulier après avoir été le Gautama Bouddha et avoir atteint un degré le dispensant de retourner sur terre et lui permettant de demeurer dans une région purement spirituelle. Dans un premier temps il est resté en contact avec les conditions terrestres, mais non à partir de la terre sur laquelle il n’est plus retourné ; il exerce ces fonctions à partir des régions spirituelles. Nous savons que le Gautama Bouddha a laissé son être rayonner sur l’enfant Jésus dont parle l’Évangile de Luc[ii]. L’entité suprasensible du Bouddha se répandit dans le corps astral de l’enfant Jésus, le pénétra de son rayonnement et agit ainsi dans l’existence terrestre à partir du monde spirituel. Mais avec leur mode de représentation habituel, les êtres terrestres ne pouvaient plus établir de contacts avec lui ; pour être en mesure d’entrer en contact avec l’âme du Gautama Bouddha, il fallait avoir atteint un degré d’évolution supérieur, à l’image par exemple, de François d’Assise.

Avant de redescendre sur terre et avant d’avoir achevé sa vie précédente entre la naissance et la mort, l’entité de François d’Assise avait vécu dans un Centre de mystères situé dans le sud-est de l’Europe[iii]. Ce lieu était animé non pas par des enseignants physiquement présents, mais par des enseignants appartenant aux hiérarchies supérieures, ce qui était alors le cas du Bouddha, ou pour être plus précis, de l’âme qui jadis avait été incarnée dans le Bouddha. Les Centres de mystères de cette sorte sont fréquentés par des disciples qui ont déjà développé la haute faculté de vision dans les mondes suprasensibles. Ces disciples sont capables d’avoir des enseignants qui agissent uniquement à partir du monde spirituel.

Le Bouddha fut précisément un enseignant dans ce Centre de mystères, et un de ses fidèles et dévoués élèves fut François d’Assise lors de son incarnation antérieure[iv]. Il assimila tout ce qui le rendit capable, dans l’existence dans laquelle alors il entra, de se faire illuminer par les hiérarchies supérieures qui lui permirent de s’engager dans une existence sous la forme de ce grand mystique qui eut une influence si considérable sur son époque. Tout cela fut possible parce que l’âme de François d’Assise, grâce à ses facultés supérieures d’alors, avait été capable de cultiver des liens avec le Gautama Bouddha même encore après l’époque au cours de laquelle il avait subi son influence lui venant du monde suprasensible.

Pour la vie humaine ordinaire qui dépend d’une existence reposant sur les sens et l’entendement, ce genre de rencontres n’est pas possible. Dans ce cas il faut s’en tenir à ce qui a été dit, à savoir qu’alors on ne pourra plus rencontrer un être humain si on ne l’a pas déjà fait dans le monde physique. L’exception dont nous venons de parler à propos du Bouddha engendre encore d’autres exceptions. S’il est effectivement exclu pour l’être humain de faire dans les régions spirituelles la rencontre d’autres hommes avec lesquels il n’avait aucun lien sur terre, il est néanmoins possible à l’être humain qui a reçu sur terre l’impulsion du Christ et s’en est pénétré, de rencontrer entre la mort et une nouvelle naissance non pas d’autres humains avec lesquels il n’existe aucun lien établi sur terre, mais de rencontrer le Bouddha.

La « crucifixion du Bouddha »

Car pour ce dernier, quelque chose de très particulier est prévu. Au début du XVIIe siècle, une planète[v] autre que la Terre s’était trouvée à un point critique de son évolution, semblable à celui de notre planète au moment du Mystère du Golgotha. Le Christ était alors descendu des régions supérieures et était apparu sur terre[vi]. Lors de la crise par laquelle passa la planète Mars, au XVIIe siècle, c’est le Bouddha qui apparut sur Mars. Après que le Bouddha eut atteint la dernière de ses incarnations terrestres, il n’eut plus besoin de descendre une nouvelle fois sur terre, mais il continua son activité dans d’autres régions. Le Bouddha quitta en quelque sorte les conditions terrestres pour s’installer sur Mars. Jusqu’à ce moment Mars passait de préférence pour être la source de forces que les Grecs avaient toujours considérées comme celles de luttes ayant un effet salutaire pour le monde.

À l’approche du XVIIe siècle cette mission de Mars était arrivée à son terme. Pour cette planète une nouvelle impulsion devint indispensable. Le Bouddha y réalisa alors ce que l’on peut appeler la « crucifixion du Bouddha ». Certes, le mystère du Bouddha sur Mars ne se déroula pas comme le mystère du Christ sur Terre. Bouddha, le seigneur de la paix, qui lors de son ultime incarnation terrestre avait répandu partout paix et amour, fut maintenant placé sur Mars, sur cette planète de forces belliqueuses. Pour cette entité remplie de forces de paix et d’amour, le fait de se trouver insérée dans cette région de luttes et de dissonances constitue en quelque sorte l’équivalent d’une crucifixion.

Pour le clairvoyant, deux moments se rejoignent merveilleusement. Lorsqu’on dirige le regard sur le Bouddha mort sur terre à l’âge de quatre-vingts ans, cette mort est étrangement saisissante et bouleversante. Au cours d’une splendide nuit de pleine lune, le Bouddha, rayonnant de paix et de douceur, baigné dans le halo de la lumière argentée, est mort en l’an 483. Tel fut le dernier instant de sa vie terrestre. Puis il continua d’œuvrer par la suite en direction de la Terre, de la façon que nous avons évoquée. Au début du XVIIe siècle, le clairvoyant voit de nouveau s’allumer la douce lumière argentée du Bouddha et son rayonnement moral sur Mars. Ce sont là deux moments merveilleux qui se rejoignent au cours du devenir cosmique.

Les hommes qui reçoivent sur terre l’impulsion du Christ comme il convient, traversent, après avoir franchi le seuil, l’ensemble des mondes cosmiques. Nous passons tous par ces mondes du cosmos. Nous parcourons d’abord les planètes de notre système et passons par une expérience sur la Lune, puis sur Mercure, Vénus, le Soleil, Mars, Jupiter et Saturne. Puis nous sortons et parcourons les sphères autour de notre système planétaire pour ensuite y rentrer de nouveau. C’est précisément alors que nous rencontrons ces forces et ces entités dont nous devons recevoir ce qui nous est nécessaire pour élaborer notre prochaine existence terrestre. Celui qui a reçu sur terre l’impulsion christique[vii] peut, lors du passage par la sphère de Mars, recueillir ce qui émane du Bouddha.

Voilà un de ces cas d’exception où des âmes qui au cours d’incarnations antérieures n’avaient pas rencontré le Bouddha peuvent encore le trouver maintenant, entre la mort et une nouvelle naissance. Pour le regard du voyant, il est évident que certains hommes qui ont vécu au XVIIe siècle ont fait preuve de facultés particulières. Ils les devaient au fait qu’à l’époque qui précéda leur naissance ils avaient reçu par le Bouddha leurs forces dans les mondes spirituels. Aujourd’hui les facultés de recevoir ces forces sont bien faibles, étant donné que ce mystère réalisé par le Bouddha sur Mars est encore relativement récent. À l’avenir les humains réussiront de mieux en mieux à recevoir dans la sphère de Mars les forces de Bouddha.

Dès le XIXe siècle sont apparus au regard de ceux qui sont capables de les voir, des hommes qui peuvent développer sur terre leurs facultés, du fait qu’ils ont subi les influences du Bouddha lors de leur passage par la sphère de Mars. Cette vie entre la mort et une nouvelle naissance est merveilleuse, bien que compliquée. C’est d’ici que l’être humain doit emporter la lumière nécessaire à l’éclairage des expériences entre la mort et une nouvelle naissance ; sans cela il tâtonnera dans les ténèbres. Il en est ainsi également pour ce cas précis. Tout homme qui quitte la terre et franchit la porte de la mort sans avoir assimilé ici l’impulsion du Christ et qui ne voulait rien en savoir, peut alors, dans la vie suivante au sein du monde spirituel, traverser la sphère de Mars sans se douter des influences qui émanent du Bouddha.

Pour lui c’est comme si le Bouddha n’existait pas. En effet, nous devons bien retenir le fait suivant : nous croisons de toute façon des entités des hiérarchies supérieures ; mais les apercevoir et avoir avec elles les contacts nécessaires, cela dépend de la manière dont nous avons nous-mêmes allumé la lumière au cours de notre dernière incarnation terrestre. Ceux qui affirment qu’il est inutile de se préoccuper ici-bas de ce qui se passera dans l’au-delà ont tort.

Des habitants [suprasensibles] des autres planètes traversent sans cesse notre sphère terrestre

Vous avez pu constater que, d’un point de vue supérieur, la vie terrestre est en quelque sorte un cas particulier. Dans la sphère terrestre, entre la naissance et la mort, nous sommes incarnés dans un corps physique. Entre les existences terrestres successives nous cheminons à travers le monde spirituel. Outre l’incarnation sur terre on peut aussi parler d’une « incarnation » entre la mort et une nouvelle naissance, d’une « existence purement psychique ». Ce que j’ai exposé au sujet de l’autre monde s’applique également à la Terre. Songez un instant que pour les habitants de Mars, pour ceux qui appartiennent plus particulièrement à la planète Mars, tout homme qui vit entre la mort et une nouvelle naissance peut traverser l’existence de Mars sans entrer en contact avec les entités de Mars.

Il ne les voit pas et elles ne le voient pas. Il en est de même pour la Terre. La sphère terrestre est sans cesse parcourue par des êtres qui appartiennent à d’autres planètes, au même titre que l’homme appartient à la planète Terre. Les habitants de Mars accomplissent leur existence régulière sur Mars, et entre leur expérience qui correspond à la mort – bien qu’il s’agisse de quelque chose de différent – et leur nouvelle vie sur Mars, ils parcourent les autres planètes. Il y a donc effectivement des habitants des autres planètes qui traversent sans cesse notre sphère terrestre. Les humains sur terre ne peuvent établir le moindre rapport avec eux, du fait que leur existence se déroule dans des conditions entièrement différentes, et que par ailleurs ils n’ont établi sur Mars aucun lien avec ces êtres.

Que faudrait-il pour rencontrer ces migrants appartenant à d’autres planètes lorsqu’ils parcourent la sphère terrestre^? Il serait nécessaire d’avoir établi des contacts avec eux sur leur propre planète. Cela n’est possible que si l’on a déjà développé consciemment des forces supérieures permettant d’établir, en tant qu’êtres terrestres, des contacts avec des êtres qui ne font pas partie de la Terre. Ceux qui sont passés par une discipline spirituelle supérieure ont réellement la possibilité de faire la connaissance des migrants qui viennent d’autres planètes. Ce que je vais vous dire peut sembler étrange mais est effectivement vrai : pour celui qui entend aujourd’hui les surprenantes théories émises par la physique ou l’astronomie à propos des habitants de Mars, et qui par ailleurs a fait la connaissance de ces migrants qui traversent notre Terre et par lesquels il apprend comment se déroule cette vie tellement différente sur Mars, les hypothèses des savants sont plutôt comiques.

Élargir notre champ de vision au-delà de la vie terrestre vers d’autres mondes

Si je vous expose tout cela, c’est parce que je souhaite que vous élargissiez votre champ de vision au-delà de la vie terrestre vers d’autres mondes, et que, des êtres visibles dont nous sommes entourés, vous passiez aux entités qui ne sont pas perceptibles tant que le regard vers eux n’est pas ouvert. Il n’y a pas seulement le fait que, entre la mort et une nouvelle naissance, nous ne pouvons pas rencontrer sur les autres planètes les êtres avec lesquels nous n’avons pas eu de contacts ici sur terre ; entre la mort et une nouvelle naissance il est également impossible d’entrer en contact avec des conditions qui font partie de la mission de la Terre, qui doivent se développer ici et avec lesquelles nous n’avons établi aucun lien ici- bas ou avec lesquelles nous n’établissons pas de liens par le détour des conditions terrestres.

La science de l’esprit n’est possible que sur terre et nulle part ailleurs, ni sur une autre planète, ni dans un autre domaine

Quelle est la signification cosmique de la science de l’esprit ou anthroposophie ? Lorsqu’on a l’habitude d’élaborer toutes sortes de théories, on pourrait aisément croire que la science de l’esprit est un enseignement dispensé et reçu partout et depuis toujours. Dans l’univers les choses ne se présentent pas ainsi. Dans le monde, chaque domaine a sa tâche spécifique, et dans l’univers rien ne se répète de la même manière. La science de l’esprit n’est possible que sur terre et nulle part ailleurs, ni sur une autre planète, ni dans un autre domaine. Les forces de la création ont conçu la Terre pour que sur elle puisse se développer ce qui ne peut s’épanouir que sur elle. La science de l’esprit ne peut naître que sur terre.

Nulle part ailleurs elle ne s’apprend sous une forme différente. Il s’agit d’une révélation du monde suprasensible, mais sa façon de se manifester n’est possible qu’ici sur terre. Certes on peut dire : tout cela est bien possible, mais à propos des mondes suprasensibles l’homme pourrait peut-être se renseigner d’une autre façon que par le biais de la science de l’esprit. On peut l’imaginer, mais cela n’est pas juste. Car les dispositions de l’homme sont telles que pour se familiariser correctement avec les mondes supérieurs il doit nécessairement s’en remettre à la seule science de l’esprit. Lorsque l’être humain néglige sur terre de s’approcher de la science de l’esprit ou anthroposophie, il ne trouve dans aucune autre vie la possibilité de la connaître. Aucune vie d’une autre nature ne lui permettra de faire connaissance de façon juste et humaine avec le monde suprasensible.

Le fait que tant d’hommes ne veulent encore rien savoir de la science de l’esprit ne doit pas être pour nous une source de désespoir, car ils reviendront sur terre et pourront alors entrer en contact avec cette science. L’anthroposophie a sa place sur terre afin de transmettre aux êtres humains ce qui doit être connu de façon humaine au sujet du monde suprasensible. Il ne peut s’agir que d’une sorte de transmission où l’homme remplit le rôle de médiateur.

Un détour possible pour s’informer au sujet de l’anthroposophie après la mort

Une fois que l’être humain est passé par la porte de la mort et qu’il est entré dans le monde spirituel sans avoir eu connaissance ici-bas de la science de l’esprit, il peut s’en informer s’il a été en rapport sur terre avec des humains qui entretiennent des liens avec cette science. Il s’agit là d’un détour, mais d’un chemin possible.

Prenons l’exemple de deux personnes très liées sur terre. L’une entretient des rapports avec l’anthroposophie, l’autre non. Cette dernière meurt. Alors la première peut beaucoup l’aider en lui faisant la lecture, en lui transmettant la connaissance de ce qui l’entoure après la mort. La personne demeurée sur terre peut en quelque sorte lire à l’intention du mort un ouvrage important de la science de l’esprit ; le défunt l’écoute. Il s’agit d’un fait que le clairvoyant peut constater. Parfois les faits parlent ainsi. Même si l’on se demande souvent « pourquoi ? », cette interrogation n’a aucune importance face à la réalité pleinement observée que je puis vous communiquer : il peut arriver qu’un être humain modeste qui a tout juste effleuré la science de l’esprit, mais qui par ailleurs a éprouvé beaucoup d’affection pour le mort, puisse faire une meilleure lecture à un mort que le clairvoyant capable d’aller à la rencontre du mort mais qui n’a entretenu aucun lien affectif avec lui au cours de son existence.

Occasionnellement il peut arriver que des clairvoyants se donnent la tâche de faire la lecture à des morts qu’ils n’ont pas connu. Mais il est bien plus fréquent de constater que l’on ne trouve pas la possibilité de faire la lecture à un mort avec lequel on n’a précédemment pas eu de contacts. Ce fait doit nous permettre de ressentir à quel point il est important qu’il existe des communautés spirituelles comme celles des anthroposophes. Cela remplace en quelque sorte ce que l’on peut caractériser comme une sorte de cohabitation ou de contact affectif. S’il n’existait pas de telles communautés, tout mort ne pourrait compter que sur la lecture assurée par les personnes qui lui sont très proches.

Des communautés spirituelles où l’on cultive ensemble des idéaux spirituels sont les seules capables d’élargir le champ d’action dans ce domaine. Il peut donc arriver, et c’est réellement le cas, que l’on rencontre un anthroposophe qui, grâce à ce qu’il a déjà appris, est en quelque sorte capable de faire la lecture de pensées spirituelles très concentrées et de les laisser évoluer dans sa propre âme. On peut alors lui dire : regarde, voilà un être qui est décédé, je peux te montrer son écriture ; il était également anthroposophe et faisait partie de la même communauté. Il suffit alors peut-être au premier de voir cette écriture, jamais des photos, ou de prendre connaissance d’une sentence favorite du défunt pour que cet homme déjà familiarisé avec l’anthroposophie puisse assurer avec succès une lecture à l’adresse d’un être qu’il n’avait pas connu de son vivant. Le fait de contribuer efficacement à surmonter l’abîme qui sépare vivants et morts peut être une belle mission pour une communauté spirituelle.

Comment les anthroposophes peuvent aider les défunts et les faire progresser - Difficultés rencontrées

Encore aujourd’hui les anthroposophes se précipitent vers toutes sortes de tâches qui se situent sur le plan physique. Cela s’explique par le fait qu’ils demeurent fortement imprégnés par la mentalité matérialiste, même s’ils ont assimilé en théorie la science de l’anthroposophie. Les tâches véritablement spirituelles ne se présenteront que lorsque la science de l’esprit aura plus intensément pénétré les âmes. On trouvera alors des âmes qui se chargeront d’aider les morts et de les faire progresser. Au sein de notre communauté, cette tâche a été entreprise depuis longtemps déjà, de sorte que ce qui a déjà pu se faire dans ce domaine permet d’éprouver un sentiment de grande satisfaction.

Lorsqu’un anthroposophe est passé par la porte de la mort et a emporté avec lui des pensées spirituelles, il lui est possible, alors qu’il vit dans la sphère de l’esprit, de rendre service aux morts ; il peut être celui qui leur apporte un enseignement. Mais tout cela est généralement bien plus difficile qu’on ne le pense. Cela se fait plus facilement ici sur terre que dans l’au-delà, parce que les communautés qui peuvent se constituer après la mort dépendent entièrement de celles qui existaient avant la mort.

Prenons le cas de deux êtres humains qui ont vécu ensemble sur terre. L’un était anthroposophe alors que l’autre éprouvait de l’aversion contre la science de l’esprit. Après la mort, ce dernier éprouve de la nostalgie pour cette science. Il peut alors se faire que l’anthroposophe demeuré sur terre s’efforce, jusqu’au moment de sa propre mort, de faire la lecture à l’intention du défunt.

Après un certain temps, celui qui était demeuré sur terre et avait assuré la lecture passe à son tour par la porte de la mort et rejoint l’autre dans le monde spirituel. À ce moment réapparaît une sorte d’écho des relations antérieures qui existaient sur terre, et les anciennes difficultés resurgissent, alors qu’elles n’existaient plus tant que l’un demeurait sur terre et l’autre dans le royaume des morts. Lorsqu’ils se retrouvent dans les mêmes conditions d’existence, des dissonances apparaissent comme précédemment sur le plan physique. Nous avons vu que sur terre l’une de ces âmes ne désirait rien savoir de la science spirituelle qui habitait l’âme de l’autre ; cette situation se produit à nouveau dans l’au-delà.

Cela nous montre à quel point les conditions au-delà du seuil sont tributaires des conditions terrestres. Tout cela est très compliqué et ne saurait s’expliquer à l’aide de constructions purement théoriques de la pensée. Grâce à de tels faits, ce en quoi consiste la mission de la science de l’esprit se présente de manière vivante devant nos âmes. Cela nous montre comment on peut surmonter l’abîme qui sépare les vivants des morts.

Sous certaines conditions, les morts sont capables d’agir sur terre

On s’aperçoit que, sous certaines conditions, les morts sont capables d’agir sur terre, comme les vivants peuvent agir dans le monde spirituel. Nous pouvons examiner comment les morts interviennent dans le monde physique.

À vrai dire, sur terre les êtres humains savent très peu de choses de ce qui les entoure. Quel est le regard que les hommes portent sur la vie ? Sans trop réfléchir ils observent les événements qui se succèdent, où l’un est la cause et le suivant l’effet. Cela peut sembler étrange, mais ce n’est pas moins vrai. Ce qui se déroule ainsi constitue l’aspect le plus insignifiant de la vie réelle, n’en est que le contenu purement extérieur. La vie comporte encore autre chose que ce qui se présente à nos yeux, et cette autre chose n’est pas moins importante pour la vie. Prenons l’exemple d’un homme qui a l’habitude de quitter ponctuellement son domicile chaque jour à huit heures. Il suit toujours un itinéraire déterminé qui le conduit à traverser une place.

Un jour, les conditions sont telles qu’il part avec trois minutes de retard. Il emprunte le chemin habituel. Il voit alors quelque chose d’étrange près de la place qu’il traverse toujours sous une arcade : le plafond de la colonnade s’est effondré. S’il était passé à l’heure habituelle, il aurait été assommé par ce plafond. La vie connaît beaucoup de situations semblables. Nous pourrions souvent nous dire que dans d’autres circonstances les choses auraient pu se dérouler différemment. Au cours de notre existence nous sommes protégés contre beaucoup de malheurs. Bien des choses susceptibles de se produire ne se produisent pas. C’est que dans la vie nous ne tenons compte que des réalités extérieures et non des virtualités, mais ces dernières existent toujours, à l’ombre de la vie qui se déroule.

Les événements que nous connaissons au cours d’une journée ne reflètent qu’une réalité extérieure derrière laquelle existe tout un monde de possibilités.

Prenons un exemple : la mer. Elle est peuplée d’une énorme quantité de harengs. Pour qu’ils puissent s’y trouver, il ne suffit pas d’avoir le même nombre de germes que de harengs. D’incommensurables masses de germes dépérissent et n’atteignent donc pas leur but. Une partie seulement survit. Or il en est de même dans l’existence. Ce que nous vivons du matin au soir n’est qu’un extrait d’un grand nombre de possibilités. À tout moment nous côtoyons des événements virtuels qui ne se concrétisent pas. Lorsqu’un événement possible nous a évité, cela constitue pour nous un instant exceptionnel. Songez à l’exemple de l’homme qui n’aurait eu qu’à quitter sa maison à l’heure habituelle : il aurait été assommé par le plafond de la colonnade.

De telles possibilités existent sans cesse pour nous. L’instant où un être humain arrive avec trois minutes de retard près d’un édifice qui l’aurait assommé constitue un moment privilégié où le monde spirituel peut subitement surgir en lui. C’est l’occasion de faire une expérience qui peut le mettre en rapport avec les morts. De nos jours, l’être humain ne vit qu’à la surface des choses et ne prête encore aucune attention à ce genre d’événements. La science de l’esprit deviendra progressivement un élixir de vie. L’être humain ne se contentera plus seulement de la réalité extérieure, mais il sera attentif à tout ce qui s’annonce dans la vie de son âme. Il y trouvera souvent la voix des morts qui veulent encore recevoir quelque chose de la part des vivants.

La lecture est un exemple qui nous montre que les vivants peuvent agir en faveur des morts ; à leur tour, les morts peuvent exercer une influence sur les vivants. Le temps viendra où les vivants parleront en esprit aux morts. Ils leur adresseront la parole et seront en quelque sorte à l’écoute de ce que ceux-ci leur diront. La mort peut seulement modifier la forme extérieure de l’homme, alors que son âme continue de se développer. Le mode de vie de l’homme sur terre procède d’un état de l’humanité encore bien imparfait. En effet, chez les humains il n’existe pas de communauté avec des êtres dont seule la forme de vie est différente de la leur. Lorsque la science de l’esprit ne sera plus une simple théorie, mais qu’elle imprégnera les âmes, il sera possible de réaliser durablement une communauté vivante où les morts auront leur place.

Des obstacles se présentent aussi pour le clairvoyant

Ce qui, pour l’instant, ne peut être le cas que pour le clairvoyant, deviendra peu à peu un acquis de l’humanité tout entière. Vous pouvez dire : cela peut être le cas pour le voyant, il est en mesure de rencontrer les êtres humains entre la mort et une nouvelle naissance. Or cela est très difficile aujourd’hui, parce que le fait de ne pas croire à l’existence du monde spirituel, l’absence de rapports avec le monde spirituel, crée des difficultés même à ceux qui savent établir des liens avec le monde spirituel. Il existe certaines choses qui ne peuvent se dérouler sans entraves que si elles font partie du bien commun des humains.

Un homme peut être un architecte remarquable et cependant ne réaliser aucune construction tant que personne ne lui commande une maison. Il peut en être de même pour le voyant. Il peut bien avoir la faculté de s’élever dans le monde spirituel pour y rencontrer les morts, mais lorsque cela est rendu difficile du fait que pour la plupart des hommes la communication avec les morts est impossible, le voyant ne peut alors réussir que très exceptionnellement.

La tâche considérable qui doit être accomplie par la science de l’esprit

Mes chers amis, j’ai voulu vous montrer comment la science de l’esprit peut diriger la vie. Le fait de cultiver à l’avenir un sentiment, de développer une sensibilité pour la mission de la science de l’esprit en vue de l’avenir de l’humanité est bien plus important que ce que nous pouvons apprendre en théorie.

En se comportant de la sorte, chacun faisant partie de ce mouvement anthroposophique reçoit une impression de ce qu’il fait. Il reçoit une impression de la tâche énorme qui doit être accomplie par la science de l’esprit ou anthroposophie. Cela nous amène à nous lier à elle avec sérieux et dignité. On s’aperçoit que l’anthroposophie n’est pas à prendre à la légère, simplement comme une chose destinée à notre seule édification personnelle, mais qu’il s’agit de la considérer comme une impulsion dont l’humanité aura de plus en plus besoin à l’avenir. C’est sur ce point que j’ai voulu éveiller aujourd’hui un sentiment en vous.

Rudolf Steiner

[Gras ou italique : S.L.] 

 

Notes

[1] Bouddha : cf. Rudolf Steiner « Expériences vécues par les morts » (EAR), conférence de Vienne, 3 novembre 1912.

 

Notes de la rédaction

[i] A ce sujet, lire aussi l’article suivant sur Soi-esprit : « C’est pour acquérir des pensées que nous devons entrer dans la vie terrestre ».

[ii] Pour saisir de quoi il s’agit, on prendra connaissance du remarquable cycle de conférences « L’Évangile selon Saint Luc » de Rudolf Steiner (GA114) (Éditions Triades).

[iii] Dès lors non pas déjà incarné dans un corps physique mais sur un plan suprasensible.

[iv] Selon ce qui est transcrit ici, François d’Assise fut donc aussi un disciple du Bouddha suprasensible, lors de son incarnation précédente (donc pas seulement disciple alors qu’il n’était pas déjà incarné).

[v] Remarque importante : ici le mot « planète » est entendu dans le sens purement ésotérique (et spirituel) du terme, et encore, dans un sens bien précis que lui donne Rudolf Steiner. Lorsqu’il est question de la planète Mars, par exemple, il ne s’agit pas de la planète telle que nous pouvons l’observer la nuit, mais bien d’une « sphère » spirituelle suprasensible, habitée par certains êtres purement suprasensibles, et dans laquelle agissent certaines forces (et il même compliqué d’utiliser le mot « sphère », alors qu’arrivé à un certain stade « d’élévation » dans les mondes spirituels, il n’y a plus d’espace… et même plus de temps !).
La compréhension des passages de ce type présuppose de bonnes connaissances préalables des bases de l’anthroposophie et donc de la signification précise de ces mots. Si l’on y projette des interprétations matérielles, croyant par exemple que la planète Mars dont il est question dans ces passages est la planète physiquement perceptible dans le ciel, alors toutes ces descriptions deviennent incompréhensibles et même absurdes.
Certains détracteurs de l’anthroposophie savent pertinemment bien que ces mots utilisés par Rudolf Steiner le sont dans un sens purement ésotérique. Ils font toutefois comme s’il faisait référence à ces mots dans le sens physique du terme, car ils ont pour but de le ridiculiser, de le faire passer pour quelqu’un de stupide ou de fou et cherchent à embobiner le public en déformant ainsi les propos de l'auteur. C’est bien sûr les lecteurs qui comprennent ces paroles au sens physique du terme, qui font preuve soit d’une grande stupidité, soit d’une grande paresse (ne partant pas à la recherche de leur signification réelle, dans ce contexte très particulier), soir d'une grande crédulité à l'égard de ceux qui cherchent à les embobiner, voire les trois à la fois.

[vi] La juste compréhension de cette phrase, présuppose, elle aussi, une étude préalable du « Mystère du Golgotha », sous de multiples points de vue. Nous renvoyons ici une fois encore à l’étude continue de la science de l’esprit de Rudolf Steiner. La christologie anthroposophique est tellement vaste, profonde et complexe, qu’il nous est difficile dans cette simple note de mentionner des ouvrages à étudier !

[vii] Recevoir et cultiver l’impulsion christique, n’est pas à confondre, par exemple, avec le fait d’être baptisé dans une Église chrétienne. On peut très bien être un « chrétien pratiquant » et être très éloigné de cette impulsion. À l’inverse, des personnes qui ne sont pas liées à une des confessions chrétiennes, peuvent éminemment cultiver l’impulsion christique (sans même trop le savoir). Bref, qu’est-il alors entendu par « impulsion christique » ? Nous en sommes vraiment navrés, mais ici n’est déjà pas la place de caractériser ce dont il s’agit, qui requiert par ailleurs des efforts de compréhension nombreux et persévérants. Nous ne pouvons, une fois encore, que renvoyer à l’étude assidue de la science de l’esprit d’orientation anthroposophique elle-même.  

 

Note de la rédaction
Un extrait isolé issu d'une conférence, d'un article ou d'un livre de Rudolf Steiner ne peut que donner un aperçu très incomplet des apports de la science de l'esprit d'orientation anthroposophique sur une question donnée.

De nombreux liens et points de vue requièrent encore des éclairages, soit par l'étude de toute la conférence, voire par celle de tout un cycle de conférence (ou livre) et souvent même par l'étude de plusieurs ouvrages pour se faire une image suffisamment complète !
En outre, il est important pour des débutants de commencer par le début, notamment par les ouvrages de base, pour éviter les risques de confusion dans les représentations.

Le présent extrait n'est dès lors communiqué qu'à titre indicatif et constitue une invitation à approfondir le sujet.
Le titre de cet extrait a été ajouté par la rédaction du site  www.soi-esprit.info   

 À NOTER: bien des conférences de Rudolf Steiner qui ont été retranscrites par des auditeurs (certes bienveillants), comportent des erreurs de transcription et des approximations, surtout au début de la première décennie du XXème siècle. Dans quasi tous les cas, les conférences n'ont pas été relues par Rudolf Steiner. Il s'agit dès lors de redoubler de prudence et d'efforts pour saisir avec sagacité les concepts mentionnés dans celles-ci. Les écrits de Rudolf Steiner sont dès lors des documents plus fiables que les retranscriptions de ses conférences. Toutefois, dans les écrits, des problèmes de traduction peuvent aussi se poser.
Merci de prendre connaissance
d'une IMPORTANTE mise au point ici.

 

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