Tiré de «Le gardien du seuil», 6e tableau
Drame-mystère de Rudolf Steiner
Il était une fois un clair enfant des dieux.
Son amour allait aux êtres qui tissent
La sagesse dans les royaumes de l'esprit.
Il grandit et s'affermit dans son monde;
Le Père de Vérité avait soin de lui.
Aux temps où son vouloir mûri
Anima son corps de lumière,
Il regarda souvent plein de sympathie la terre
Où les âmes humaines avaient la nostalgie du vrai.
Cet être dit alors au Père de Vérité:
«Les hommes ont soif de la boisson que toi seul
Tu peux tirer pour eux de tes sources.»
Le Père de Vérité répondit gravement:
«Les sources que je dois garder secrètes
Déversent la lumière par le soleil de l'esprit;
Seuls peuvent boire cette lumière
Ceux qui n'ont pas besoin d'aspirer l'air pour vivre.
C'est pourquoi je t'ai élevé, enfant,
Qui ressens la pitié envers les âmes humaines
Et peux engendrer dans la respiration la lumière.
Va-t-en donc vers les hommes et rapporte
En toute confiance à ma lumière
La clarté que tu trouveras dans leurs âmes.»
Alors l'Être de lumière se tourna
Vers ceux qui prennent conscience d'eux en respirant.
Il trouva sur terre nombre de gens de bien
Qui lui ouvrirent avec joie leur âme.
Il dirigea leur regard plein d'amour vers le Père,
Source de lumière, et lorsqu'il entendait sortir
De la bouche et du cœur joyeux des hommes
Ces mots magiques: «Imagination créatrice»,
Il savait que dans le cœur humain
On sentait avec joie sa présence.
Mais, un jour, cet être vit venir a lui
Un étranger au regard hostile.
Voici ce qu'à cet étranger l'Enfant déclara:
«Je dirige sur terre les âmes des hommes
Vers le Père de Vérité qui est source de la lurnière.»
L’étranger répondit: «Tu tisses dans l'esprit humain
Des rêves fantastiques qui trompent les âmes.»
Depuis le jour où ceci arriva,
Nombre de gens calomnient l'Être clair
Qui apporte la lumière dans les âmes qui respirent.