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- Écrit par : Rémi Mogenet
Une des raisons pour lesquelles le rythme des campagnes de dénigrement contre la biodynamie semble lié à la respiration de l'administration étatique est peut-être qu'elle n'émane pas, historiquement, de ce que Victor Hugo appelait précisément la « science d'État » – la connaissance autorisée officiellement. En ce sens, elle permet à l'agriculteur de s'émanciper de cet État, ce qui est vu d'un très mauvais œil par les représentants de celui-ci. En apparence – et en toute conscience – il en est ainsi parce que le but des fonctionnaires est de nourrir la population, et donc de fonctionnariser l'agriculture pour le bien du peuple. En réalité, il en est ainsi parce qu'il en a toujours été ainsi, parce que, en France, les agriculteurs étaient soumis aux princes auxquels, selon Grégoire de Tours, ils avaient demandé une protection en échange de leur soumission, ou de leur asservissement : l'historien du VIe siècle raconte que les Gaulois ordinaires acceptaient un statut d'esclaves en échange de la protection des Francs contre les autres barbares. L'Empire romain était tombé, seuls le peuple de Clovis inspirait à peu près confiance. Mais en échange, donc, les Francs ont exigé d'être nourris, et ont aussi exigé que soient nourris les prêtres et les commerçants, dont ils étaient proches, dont ils avaient besoin. Ainsi est née, finalement, la surveillance de l'agriculture par les fonctionnaires, car les Francs ne la faisaient pas eux-mêmes : ils la confiaient à des Gaulois romanisés. Des clercs.
Si l'instauration de la République a pu changer les lois, elle n'a pas changé les habitudes.
- Écrit par : Rémi Mogenet
Sur un texte que j'ai écrit, le vidéaste Sylvain Leser a réalisé une vidéo dans laquelle la lecture est remarquablement claire et audible, sans être gênée par aucun autre son que celui de sa voix, et a concocté une série d'images pour l'illustrer. On aura plaisir à retrouver des figures achétypales de la Flandre telles que Thyl Ulenspiegel -Till l'Espiègle, en français, même si Charles de Coster, le grand auteur épique francophone flamand, l'appelait de son nom germanique. Pour l'écouter, on peut cliquer sur ce lien. Ci-dessous, je place le texte même, complété, pour ceux qui préfèrent lire plutôt qu'écouter, notamment pour le temps que souvent on y gagne.
- Écrit par : Rémi Mogenet
Il y a déjà quelques mois, j'ai fait paraître un livre appelé La Sœur de Merlin et autres songes de Bretagne, dans lequel évidemment Rudolf Steiner est cité. Cela s'explique par la démarche, magnifiquement résumée par Cattherine Poncey dans les Nouvelles anthroposophiques suisses du mois de juin, dans l'articulet reproduit ci-dessous:
- Écrit par : Rémi Mogenet
Jean-Henri Fabre (1823-1915) était un écrivain distingué, félibre et poète, et surtout entomologiste très précis, qui appréciait peu les théories, mais adorait étudier, scruter et observer les insectes, et leur faire faire des expériences pour caractériser leurs habitudes, leurs aptitudes, leurs mœurs, leur psychisme. C'est ce qui a fait avoir à Rudolf Steiner des mots plutôt négatifs, à son sujet : selon lui, Fabre restait le nez et la pensée collés sur les faits matériels. Mais la réalité apparaît comme plus subtile, à la lecture attentive de ses écrits.
- Écrit par : Rémi Mogenet
La famille Costa de Beauregard a été dans la Savoie des rois de Sardaigne illustre. Il en est né des héros, des historiens, des écrivains, notamment Charles-Albert Costa de Beauregard (1835-1909), qui a réalisé de véritables chefs-d'œuvre dévoilant les dessous du royaume de Sardaigne et de la vie de son homonyme Charles-Albert de Savoie, qui a régné de 1831 à 1849, et qui fut incontestablement un des derniers rois romantiques. Après le rattachement de la Savoie à la France, en 1860, Charles-Albert Costa de Beauregard devint à son tour un héros dans la guerre de 1870 contre la Prusse, avant de se voir contester l'entrée à l'Académie française par des locaux énervés par l'esprit d'indépendance des Savoyards et des rois de Sardaigne. Telle est la France, ouverte sur le monde si des impôts en viennent. Mais les Costa de Beauregard ont apporté à cette nation un physicien également illustre, Olivier Costa de Beauregard (1911-2007), connu pour avoir tenté de concilier science et foi, et défendu l’idée mystique de la double causalité1: le temps ne suivait pas pour lui une ligne droite, du passé à l'avenir, mais accueillait, du futur, des causes mystérieuses, et ce rapport au temps dont on s'affranchit dans l'espace immense n'est pas sans rappeler certains enseignements de Rudolf Steiner rappelant que dans le monde spirituel le temps n'avait pas la même logique que dans le monde physique ou éthérique. Comme le disait le cinéaste David Lynch à travers les personnages mystiques de Twin Peaks: « Is it past, or is it future? » Nous ne savons pas.
- Écrit par : Rémi Mogenet
Beaucoup de gens en France critiquent la biodynamie en la reliant à la culture allemande, qui serait trop archaïque parce que faisant appel aux forces élémentaires dont a beaucoup parlé Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) – qui a aussi exploré la chose, à sa manière, dans ses traités scientifiques. Le fondateur de la biodynamie, Rudolf Steiner (1868-1925), bien sûr, se réclamait de lui, et a développé ses vues sois divers rappports.
- Écrit par : Rémi Mogenet
Le « pape du Surréalisme » qu'était André Breton n'a jamais cité l'anthroposophie ni Rudolf Steiner. On raconte qu'il était intéressé par une rencontre avec le philosophe ésotérique René Guénon, qui n'aimait pas Steiner et qui s'appuyait sur une « Tradition » remontant à une « Révélation primordiale » et qu'il affirmait connaître parfaitement – condamnant les investigations spirituelles s'appuyant sur l'imagination individuelle, même soutenue par l'inspiration et l'intuition. C'en était au point de n'avoir jamais pu décrire ou raconter comment, de quelle manière cette « Révélation primordiale » avait eu lieu : le mystère restait total. Guénon, de fait, ne parlait que d'un « intellect intuitif », ne passant pas par l'imagination et la dimension artistique, et on ne voit pas ce qu'avec André Breton ils auraient pu se dire, puisque celui-ci prônait à l'inverse l'Imagination et rejetait toute idée conçue au préalable, qu'elle appartînt au dogme catholique ou à une quelconque « Tradition ».
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